Les CCFM, assemblées composites représentatives de l’Église universelle
Pierre-Hugues Dubois - Cité du Vatican
Créées par les évêques de France dans les années 1950, les anciennes aumôneries générales des français de l’étranger ont vu leur dénomination changer en 2015, pour devenir les «communautés catholiques francophones». Il fallait en effet s’adapter à la nouvelle réalité de la composition de ces 129 paroisses françaises réparties dans plus de 74 pays: elles ne sont plus fréquentées uniquement par des français, mais aussi par beaucoup de personnes en situation de migration, notamment originaires d’Afrique francophone.
Pour Mgr Denis Jachiet, le grand enjeu de ces communautés est de trouver le subtil équilibre entre procurer aux francophones un lieu où ils peuvent se rassembler pour prier ensemble, et faire partie de l’Eglise universelle, donc de la communauté catholique locale.
L’importance de l’ancrage local
Pour le président de la Commission épiscopale de la mission universelle au sein de la CEF, «il ne faut pas que ces communautés se referment sur elles, et il y a une grande importance dans la relation avec la communauté locale». Ainsi, les prêtres qui accompagnent ces communautés, s’ils sont proposés par la CEF, restent sous l’autorité de l’évêque du lieu où ils sont envoyés en mission. Cela permet d’entretenir des liens avec l’Église locale.
Mais comment être missionnaire dans un pays parfois très éloigné du catholicisme? Pour Mgr Jachiet, le catholique qui évolue dans un milieu très éloigné de la foi chrétienne, voit son catholicisme «se réveiller». «Il a envie de se retrouver avec d’autres, et d’essayer de voir comment il peut vivre sa propre identité et la transmettre à ses enfants», note-t-il.
Et les réalités sont nombreuses: la communauté catholique francophone de Shanghaï est ainsi majoritairement composée d’expatriés, alors que celle du Cap, en Afrique du Sud, est plutôt fréquentée par des migrants francophones. Pour Mgr Jachiet, c’est d’ailleurs une préoccupation: il plaide pour que «le phénomène migratoire mondial (pas seulement français, mais mondial) soit pris en compte dans l’action de l’Église».
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