Le Patriarche Bartholomée rappelle «la grande valeur du jeûne»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Chez les chrétiens orthodoxes, le jeûne est un pilier du temps du Carême, aussi appelé «Grand Carême». Il participe de cette période de purification du corps et de l’esprit qui, cette année 2023, se déroule du 27 février au 15 avril, veille de Pâques.
Dans le rite byzantin, les Églises d’Orient (Églises orthodoxes et Églises catholiques de rite byzantin) s’engagent donc à vivre cette pratique d’une «grande valeur» «pour la vie spirituelle de l’homme et son salut», rappelle Bartholomée.
Sortir de l’égocentrisme
Dans son message aux fidèles orthodoxes paru le 28 février dernier, le Patriarche œcuménique invite ces derniers à entrer dans «l’arène du jeûne mortifiant les passions et de la tempérance toute sacrée».
Il cite un hymne parlant de «printemps du jeûne», mettant en évidence que «le véritable ascétisme n’est jamais maussade, puisqu’il est imprégné de l’espérance de la joie pascale», et appartient à «l’expérience centrale de la vie en Christ».
Bartholomée précise aussi que le véritable ascétisme, qui découle notamment du jeûne, ne cherche pas «à mépriser le corps mauvais» au profit de l’esprit.
Citant un texte de la tradition orthodoxe, il explique que «l’ascèse ne se retourne pas contre le corps, mais contre les passions dont la racine est ‘spirituelle’ (…). Vraisemblablement le corps n’est pas l’adversaire de l’ascète».
Cet effort ascétique vise à «surmonter l’égocentrisme», au profit d’un amour désintéressé, libéré de «désirs insatiables». «L’individu égocentrique se rétrécit, perd sa créativité», poursuit le Patriarche de Constantinople, «selon l’excellent adage: ‘tout ce qu’on donne se multiplie, tout ce qu’on garde pour soi est perdu’». Cet amour se traduit en actes charitables, qui «montrent le dépassement de l’amour propre et la plénitude existentielle».
Libres dans le Christ
«La vie liturgique, l’ascèse et la spiritualité, le soin pastoral et le bon témoignage dans le monde expriment la vérité de notre foi», souligne encore Bartholomée, en insistant sur le lien entre ces composantes, qui sont toutes orientées vers le «Règne des fins dernières».
Plus spécifiquement, l’horizon du jeûne est la «’communion pure’, l’ecclésialisation de notre existence, en tant que participation à la divine Eucharistie». «Nous considérons qu’il est particulièrement important de vivre le saint et grand Carême en tant que révélation et vécu du vrai sens de la liberté pour laquelle ‘Christ nous a libérés’ (Ga 5, 1)», estime le chef religieux orthodoxe, inquiet de la «désacralisation de la vie».
Bartholomée assure enfin les fidèles orthodoxes de ses prières et leur souhaite pour ce Grand Carême une «bonne course dans l’arène du jeûne».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici