L’unité et le témoignage, piliers de l’œcuménisme selon François
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
La Pentecôte, source d’inspiration pour vivre l’œcuménisme aujourd’hui. Depuis la cathédrale Notre-Dame d’Arabie, le plus récent édifice catholique de Bahreïn, inauguré en décembre 2021, le Saint-Père a commenté le passage des Actes des Apôtres où des peuples divers prient Dieu chacun en leur propre langue.
Devant les représentants des Églises et communautés chrétiennes, dont Bartholomée, Patriarche de Constantinople, François a rappelé que «ce qui nous unit dépasse de loin ce qui nous divise».
Mais pour parcourir un «chemin de communion», il faut s’appuyer sur deux éléments: «l’unité dans la diversité et le témoignage de vie».
Parler d’unité dans la diversité depuis le Bahreïn majoritairement musulman est significatif, a souligné le Pape, cela «aide à ressentir le besoin d’unité, de partage de la foi. De même que dans cet archipel les liens forts entre les îles ne manquent pas, qu’il en soit de même entre nous, pour ne pas être isolés, mais en communion fraternelle», a-t-il souhaité.
Louange et adoration mènent à l’unité
L’unité, a poursuivi François, est favorisée par la prière, en particulier la «louange de Dieu, que l’Esprit suscite en chacun». «La prière de louange et d’adoration est la plus élevée : libre et inconditionnelle, elle attire la joie de l’Esprit, purifie le cœur, rétablit l’harmonie, restaure l’unité. C’est l'antidote à la tristesse, à la tentation de nous laisser troubler par notre petitesse intérieure et la petitesse extérieure de notre nombre», a-t-il expliqué. «La louange, qui permet à l’Esprit de déverser en nous sa consolation, est un bon remède contre la solitude et le mal du pays. Elle nous permet de ressentir la proximité du Bon Pasteur, même lorsque le manque de bergers à proximité se fait ressentir, ce qui est fréquent en ces lieux», a reconnu le Successeur de Pierre.
La louange et l’adoration ramènent «aux origines, à l’unité», a-t-il insisté. Elles relient le ciel et la terre, a décrit le Pape en rendant hommage aux «nombreux martyrs chrétiens de diverses confessions – combien il y en a eu ces dernières années au Moyen-Orient et dans le monde entier!»
L’œcuménisme, un fardeau?
Mais l’unité entre chrétiens n’exclut pas la différence. Elle «ne nous enferme pas dans l’uniformité», et lorsqu’on la vit sous la conduite de l’Esprit, on apprend «à rencontrer chaque frère et sœur dans la foi comme faisant partie du corps auquel ils appartiennent. C’est l’esprit du chemin œcuménique», a déclaré François.
Le Souverain Pontife a ensuite interpellé l’assemblée, sur la manière de chacun, pasteur, ministre, fidèle, de vivre l’œcuménisme: «comme un fardeau, comme un engagement supplémentaire, comme un devoir institutionnel, ou comme le désir sincère de Jésus que nous devenions « un » (Jn 17, 21), comme une mission qui découle de l’Évangile ?», par des liens authentiques et bienveillants, sans considérer les autres chrétiens «comme des obstacles insurmontables?»
Témoigner par des actes de paix
Puis le Saint-Père a parlé du témoignage de vie, vécu par les apôtres en leur temps, et qui doit nous inspirer aujourd’hui. «Notre discours n’est pas tant fait de paroles, mais il est un témoignage en actes. La foi n’est pas un privilège à revendiquer, mais un don à partager», a déclaré François. «Le fait d’être ici, au Bahreïn, a permis à beaucoup d’entre vous de redécouvrir et de pratiquer la simplicité authentique de la charité», a-t-il ajouté, pensant «à l’aide apportée aux frères et sœurs qui arrivent, à une présence chrétienne qui, dans l’humilité quotidienne, témoigne, dans les lieux de travail, de la compréhension et de la patience, de la joie et de la douceur, de la bienveillance et de l’esprit de dialogue. En un mot : de la paix».
Et le Pape d’interroger à nouveau: «sommes-nous vraiment des personnes de paix ? Sommes-nous habités par le désir de manifester partout, sans rien attendre en retour, de la douceur de Jésus ?»
Son discours s’est achevé par une nouvelle insistance sur l’unité «que la louange renforce», et le témoignage, «que la charité fortifie». Deux aspects de l’œcuménisme qui vont de pair et sont suscités par l’Esprit Saint. «Confions-lui dans la prière notre chemin commun et invoquons sur nous son effusion, une Pentecôte renouvelée qui donnera un nouveau regard et une marche rapide sur notre chemin d’unité et de paix», a prié le Saint-Père.
La rencontre s’est poursuivie par une prière commune pour la paix, sous forme d’intentions de prière, le Notre Père, et, sous forme chantée, la prière pour la paix de saint François d’Assise.
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