Les chrétiens se mobilisent contre la torture, infligée dans plus de 140 pays
Jérôme Raymond – Cité du Vatican
Dans sa vidéo mensuelle de prière pour le mois de juin, le Saint-Père dénonce non seulement les formes de torture les plus violentes, mais également celles qui sont «plus sophistiquées comme les traitements dégradants, l’annulation des sens ou les détentions massives dans des conditions inhumaines».
Horrifié par le fait qu’il s’agisse toujours d’une pratique courante, François a fait appel à la communauté internationale afin qu’elle «s’engage concrètement dans l’abolition de la torture et assure le soutien aux victimes ainsi qu’à leurs familles».
Un problème inhumain et universel
Pour Laurence Rigollet, Directrice du pôle Vie militante à L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), «c’est un traitement cruel, inhumain et dégradant» qui «peut prendre énormément de formes, elle est donnée par des gens qui ont beaucoup d’imagination», explique-t-elle au micro de Vatican News.
Le problème ne touche pas seulement les dictatures, cela «arrive même dans les démocraties», précise-t-elle. Après les attentats de 2001, les États-Unis ont mis en place dans la prison militaire de Guantanamo, dans le sud-est de Cuba, des entretiens dans des conditions difficiles pour obtenir des informations. Pour Laurence Rigollet, «ce n’est pas comme ça que l’on obtient des informations fiables». «Sous la torture on avoue n’importe quoi», remarque-t-elle.
La responsabilité des chrétiens
La directrice du pôle Vie militante de l’ACAT explique par ailleurs que l’ONG a été créé lors de la guerre du Vietnam, en 1974, dans l’unique but «d’abolir la torture». Pour elle, il est absolument nécessaire que les chrétiens, par souci de «fraternité», s’engagent davantage dans le soutien aux victimes et la lutte contre la torture. «Nous sommes concernés au premier chef», souligne-t-elle.
Depuis 2006, l’ACAT a souhaité ajouter un «côté spirituel supplémentaire» à la Journée Internationale de soutien aux victimes de torture. L’ONG a alors organisé la «nuit des veilleurs», pour prier pour les victimes en répondant ainsi à l’appel du Saint-Père. Avec ses collaborateurs, Laurence Rigollet a identifié des victimes un peu partout dans le monde, «en Afrique, Asie, Amérique du Sud, Moyen-Orient». «On va se rassembler en sensibilisant sur ces personnes qui sont emprisonnées, torturées pour leurs opinions politiques, parce qu’ils sont journalistes ou qu’ils se sont révoltés contre des dictatures», déclare-t-elle. Cette soirée de prière sera aussi l’occasion d’écrire à ces personnes «pour leur dire qu’on ne les oublie pas, que pendant 24 heures ils seront dans nos pensées».
L’objectif est de faire entendre parler de ces situations afin de «faire bouger les lignes». L’ONG souhaite en particulier la libération des victimes et la poursuite des enquêtes «entamées lorsqu’il n’y en a pas eu, à la suite de disparitions forcées par exemple».
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