RDC: l’Église de Bruxelles aux côtés des déplacés de Goma
Delphine Allaire - Cité du Vatican
Un appel à l’aide pour les déplacés de Goma. L’évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, Mgr Jean Kockerols, vient d’achever une visite de quelques jours dans l’Est de la RDC. Il témoigne pour Radio Vatican de ce qu’il a vu sur place, notamment dans le camp de Kanyaruchinya. Lors de son voyage apostolique en RDC du 31 janvier au 3 février dernier, le Pape prévoyait lui-même de se rendre au camp, étape supprimée du programme pour raisons de sécurité et de logistique.
Un camp de 72 000 déplacés
Le camp de Kanyaruchinya, où œuvrent les salésiens de Don Bosco, a été créé à la suite des affrontements entre l’armée de la République démocratique du Congo (FARDC) et le groupe armé du M23, ayant déplacé un grand nombre de personnes fuyant les combats. À huit kilomètres au nord de Goma, le camp héberge aujourd’hui plus de 72 000 réfugiés, dont près de 6 500 rescapés de l'éruption volcanique du Nyiragongo en 2021. 32 personnes avaient péri dans les écoulements de lave de ce volcan, l'un des plus actifs d'Afrique.
Au milieu de la désolation, une vie paroissiale
La visite de Mgr Kockerols, accompagné dans ce camp de déplacés par le père Martin Iyamuremye, curé de Goma, a révélé des conditions extrêmement pénibles dans lesquelles ils tentent de reconstruire leur vie. Les infrastructures scolaires sont absentes, l'hygiène est quasiment inexistante et les conditions de vie sont extrêmement précaires. À l'ombre du grand Nyiragongo, volcan de 3 470 mètres s'étale «un camp gigantesque qui s’agrandit jour après jour, fait de baraquements et de tentes fabriquées au moyen de plastiques de récupération», décrit Mgr Kockerols, bouleversé. Il évoque, «au milieu de cette désolation», l’espérance que représente la petite église Sainte-Thérèse et sa vie paroissiale, humble et discrète, mais non moins active; elle propose une chorale et de recevoir les sacrements, dont la confirmation pour les jeunes déplacés. «Un paysage de contraste saisissant», résume l'évêque auxiliaire de la capitale belge.
Les institutions publiques du Congo sont «très fragilisées» tandis que l’Église locale fait ce qu’elle peut, note l’évêque belge, pointant l’insécurité des camps et la peur planant sur les familles qu’ils abritent. Face à cette situation critique, Mgr Kockerols lançe un appel urgent à la communauté internationale, aux organisations humanitaires et à la bonne volonté des individus afin de fournir une aide humanitaire. À son retour en Belgique, l'évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles en réfèrera aux Caritas Belgique et Europe pour mobiliser des secours.
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