Cameroun: dans le diocèse de Ngaoundéré, une semaine pour lancer l’année pastorale
Innocent Adovi – Cité du Vatican avec Paul Valérie Mendogo (Édéa- Cameroun)
De nouvelles méthodes pour des énergies nouvelles. L'évêque du diocèse de Ngaoundéré a pris toutes les dispositions pratiques pour rassembler et imprimer dans l'esprit des fidèles et du clergé, le goût du renouvellement intérieur, pour une meilleure intendance de la vigne du Seigneur.
Réflexion sur les abus au sein de l’Eglise dans un élan d’espérance
Auparavant, le lancement de l'année pastorale consistait en l'émission d'une lettre pastorale. Mais cette année, l’évêque en a disposé d’une autre manière à savoir, que les ouvriers apostoliques du diocèse de Ngaoundéré se retrouvent d'abord pour partager ensemble, une semaine au cours de laquelle ils font connaissance, avant d'entrer véritablement dans l'ouverture à proprement parler de l'année pastorale. Cette ouverture a comporté deux formations, l'une portant sur les abus de pouvoir dans l’Église, et l'autre sur les abus sexuels et leurs conséquences. Dispensées et reçus dans un climat de prière et de méditation de la Parole de Dieu, elles constituent pour Mgr Abbo une semence d’espérance. Dans son homélie, lors de la messe de l’envoie en mission, il a affirmé que «cette nouvelle démarche signifie que nous voulons entrer dans l'année pastorale ensemble, main dans la main, et regarder dans la même direction, les batteries rechargées de nouvelles énergies grâce aux enseignements reçus. Tous, nous sommes des ouvriers à la moisson du Seigneur. Et nous sommes sûrs que cette année est porteuse d'espérance pour tous».
L'appel à s’autoévaluer et à se convertir
Pour que cet espoir ne soit pas vain, le prélat a exhorté chacun à faire une évaluation minutieuse et objective de la gestion des charges, des biens, et des personnes que le Seigneur lui a confiés dans l’Église et dans la société civile. Il a demandé aux «prêtres, diacres, religieux (es), responsables et membres d'Associations chrétiennes, fidèles laïcs, chacun doit se poser des questions et y répondre en toute honnêteté». Tous les ouvriers apostoliques du diocèse doivent avoir à cœur d’évaluer chacun pour sa part, sa fidélité à l'alliance que Dieu a conclue avec lui en lui confiant sa vigne.
Pour le baptisé toute fonction dans l’Eglise et la société est un service
L’évêque a rappelé que les baptisés, prêtres ou laïcs, toute charge dans l'Église et dans la société est un service, une grâce, la manifestation de la confiance et de l'amour de Dieu. Après avoir dénoncé les mauvais pasteurs qui pillent les communautés, le prélat s’est également attaqué aux responsables qui prennent en otage les associations. «il est courant d’entendre dire qu'en Afrique les Chefs d'État modifient la Constitution pour se maintenir au pouvoir» a-t-il relevé. Pourtant regrette-t-il, «dans l’Église, c'est souvent pareil et c'est parfois pire que ce que font les chefs d'État africains». Il a fait remarquer que «certains responsables de groupes, mouvements et associations, ne pouvant pas modifier des statuts et règlements, vont les enfermer dans un coffre-fort où personne d'autre n'a accès aux règles et statuts relatifs au mouvement ou à l'association». Ainsi, ils peuvent, en toute tranquillité, prendre des décisions sans référence aux statuts et aux règlements, mais selon leurs intérêts».
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