Cameroun: un projet pastoral autour de l’écoute et du dialogue à Edéa

Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican, avec Paule Valéry Mendogo - Edéa

Le ton a été donné par l’évêque et ses prêtres qui se sont retirés à Marienberg un jour avant la rencontre générale. Mgr Jean Bosco NTEP a encouragé le clergé à s’exprimer librement et à faire des propositions en vue des recommandations sur la vie du diocèse, des solutions à apporter aux difficultés rencontrées dans le vécu et l’exercice du ministère sacerdotal dans le contexte du diocèse d’Edéa, et dans la collaboration avec les laïcs et les personnes consacrées.

La synodalité, une donnée importante à prendre en compte dans la pastorale

Mgr Jean Bosco NTEP a rappelé que la pastorale se fait avec tous les membres du corps ecclésial, les clercs, les laïcs, les religieux et les religieuses, sans oublier les jeunes. «Nous sommes dans le peuple de Dieu. J’ai voulu qu’on vienne à Marienberg pour repartir du Christ. Nous sortons un instant de nos activités quotidiennes. On s’assoit, on réfléchit et on écoute l’Esprit Saint. Nous sommes en lien avec ceux qui sont réunis au Synode à Rome», a-t-il indiqué, notant que la pastorale aujourd’hui, «ce ne sont pas d’abord les prouesses humaines. Il faut plutôt fixer les yeux sur Jésus Christ et l’écouter. Sans cela, tout le reste est vain».

Pour accompagner la réflexion sur les solutions à apporter aux difficultés rencontrées dans le ministère sacerdotal, l’abbé Patrice Fils NLEND a donné une conférence sur la mondanité spirituelle et le cléricalisme, en s’appuyant sur la lettre du Saint-Père aux prêtres de Rome. Cet enseignement a permis aux participants de mieux s’imprégner des dangers de ces deux fléaux pour la communauté ecclésiale et le témoignage évangélique.

Promouvoir l’écoute et le dialogue pour une communauté diocésaine unie

S’inspirant de l’intention de prière du Pape François pour le mois d’octobre 2023, l’évêque du diocèse d’Edéa a insisté sur l’écoute et le dialogue comme style de vie à adopter à tous les niveaux pour une communauté diocésaine unie et engagée à l’écoute de l’Esprit Saint. «Nous avons préparé le Synode pendant deux ans. Comme tous les diocèses, nous avons envoyé nos propositions à la Conférence épiscopale nationale qui a fait la synthèse pour faire suivre le document du Cameroun. Nous avons deux délégués du Cameroun à ce synode, en plus du président de la Conférence épiscopale nationale qui prend part aux travaux en tant que membre de la commission qui ont préparé le Synode», a-t-il déclaré.

«Nous suivons donc attentivement tous les échanges du Synode. D’ailleurs, aujourd’hui, nous observons le jeûne annoncé par le Saint-Père et la prière qu’il demande pour la fin de la guerre au Moyen Orient», a souligné Mgr Jean Bosco NTEP pour témoigner de l’union du diocèse d’Edéa au synode qui se poursuit.

Une vingtaine de femmes a participé à cette journée d’envoi en mission, dont Amélie Manye et Thérèse Mounyem, engagées dans les affaires pastorales du diocèse d’Edéa. «C’est une journée qui nous a rénovées et qui nous relance avec une grande force pour recommencer la pastorale cette année, en particulier avec les jeunes, car notre évêque a beaucoup insisté sur l’encadrement et l’intégration des jeunes dans nos mouvements», ont-elles affirmé.

Un projet pastoral pour l’accompagnement de la jeunesse

Adossant ses exhortations sur les paroles de Jésus «laissez venir à moi les enfants, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent» (Mt 19, 14), l’évêque d’Edéa a déploré l’insuffisante implication du clergé et des parents dans la pastorale et l’éducation des jeunes. Il les a donc invités à accompagner cette jeunesse qui a soif de rencontrer le Christ, comme elle l’a manifesté lors de la dernière édition des Journées diocésaines des jeunes, tenues en juillet 2023 à la paroisse Saint-André de Pouma. «Cette jeunesse, qui doit prendre sa place dans l’Église afin de témoigner de l’Évangile, a besoin de notre accompagnement spirituel, matériel et  financier. Il est urgent de leur apprendre à choisir de vivre la fraternité, la solidarité, le service, le soin des plus pauvres, dans ce monde dans lequel la violence, l’égoïsme et l’indifférence gagnent du terrain», a-t-il déclaré.

En pensant particulièrement à l’éducation des filles défavorisées et les enfants de la rue dont le nombre croit dans les villages et la ville d’Edéa, le prélat a proposé un projet pastoral incluant ces membres souffrants du corps du Christ en vue de les former et de les revaloriser. «Occupons-les, formons les cœurs et les consciences. Installons des relais dans les zones rurales et enclavées, et suivons le travail que nous engageons pour les jeunes. Il s’agit donc d’aller les chercher là où ils sont et de mutualiser les outils nécessaires à leur encadrement», a-t-il conclu.