Cardinal Émile Biayenda Cardinal Émile Biayenda 

Le cardinal Biayenda, un martyr pour l’unité et la paix

Parmi les personnages africains dont le processus de canonisation est en cours figure le cardinal Émile Biayenda de la République du Congo, tué en 1977, à l'âge de 50 ans. Interrogé sur le processus de sa canonisation, Mgr Bienvenu Manamika, archevêque de Brazzaville et président de la Conférence épiscopale du Congo a assuré que «cette cause est sur la bonne voie», demandant aux congolais et aux personnes qui croient en sa cause de prier afin qu'elle puisse aboutir.

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

Au cœur de leur visite ad limina, les évêques de la Conférence épiscopale du Congo ont été reçu par le Dicastère pour les causes des Saints. Au rang des sujets abordés, la cause du Cardinal Émile Biayenda. Que dire de cette figure emblématique de l’Église du Congo Brazzaville?

Le Cardinal Biayenda, un homme qui s'est donné

«Le bon Cardinal Émile Biayenda est une figure un peu spéciale» a affirmé Mgr Manamika dans une interview accordée à Vatican News. Cependant, l'archevêque de Brazzaville regrette le fait que l’on ne voit que «sa vie vers la fin». Pourtant, pour comprendre cette figure, il faut se remémorer «toute sa vie», en commençant par sa jeunesse où, déjà depuis le petit séminaire, «le bon Cardinal a donné sa vie». Pour mieux clarifier l’exemple, au séminaire, «lorsqu'il y a eu des accusations, une question de quelqu'un qui a cassé une «Dame-jeanne», (un vase en verre) il avait été demandé, que celui qui était l'auteur de cette faute soit renvoyé». Et, «voyant que l'auteur allait être renvoyé, il s'est présenté comme pour dire qu'il en était l'auteur», a-t-il expliqué. Il fut renvoyé, non pas définitivement, mais il «a marché trois jours et trois nuits pour rejoindre son village et ramener une Dame-jeanne parce qu'il tenait à sa vocation. C'est plus tard qu'on a découvert qu'il n'en était pas l'auteur» a témoigné Mgr Manamika.

Outre cet épisode, entre 1964 et 1965, le Cardinal Biayenda a «subi de fausses accusations et s'est retrouvé pendant 44 jours en prison, où il a été sérieusement torturé» a rappelé le prélat. En effet, il a été accusé injustement «d'avoir distribué des tracts et il a subi pour rien», alors qu’il faisait son apostolat avec «les légionnaires», parce qu’il «aimait beaucoup la Vierge Marie».  Et puis, un peu plus tard, «en 1977, il a été accusé également, injustement» et lui, «pour éviter l'effusion de sang dans le pays, il a lancé un appel. Il savait très bien que sa vie était en péril, il lui avait été demandé de pouvoir se retirer afin d'échapper à la mort». Mais dans un esprit de sacrifice, «il a lancé un appel en disant, attention, que le Nord, que le Sud, que les habitants de l'Est et de l'Ouest ne puissent pas poser des actes qui compromettraient la paix». il a par ailleurs appelé à l'unité, «il faut sauvegarder l'unité, sauvegarder la paix» a-t-il lancé. C'est pour cette raison qu'il est également dit que le cardinal Biayenda est un martyr; «il est mort pour la paix et l'unité nationale». Et à travers ces témoignages, a affirmé le président de la Conférence épiscopale du Congo, «l'on peut dire avec beaucoup de certitude que cet homme a donné sa vie pour l'unité et la paix». Car, «il a donné sa vie non seulement pour l'église du Congo, mais aussi pour la nation congolaise». Il est appelé au Congo le «bon Cardinal».


La cause du «bon cardinal» est sur la bonne voie

«La cause du bon Cardinal est sur la bonne voie» a assuré Mgr Manamika après s’être renseigné auprès du Dicastère pour les causes des Saints. Il y a à peu près un an, a-t-il poursuivi, «nous en étions encore à nous battre pour la positio, autrement dit, ce livre, cette thèse qui était en train d'être écrite», a-t-il dit, déclarant qu’«aujourd'hui c'est chose faite». La positio est déjà faite, autrement dit, la thèse est déjà prête. Elle est en phase d’examination et passera devant un  jury de 9 théologiens pour la «lecture et l'écoute de la défense», puis devant les cardinaux et évêques pour la vérification. Pour conclure, Mgr Manamika a appelé les «congolais et tous ceux qui croient en la cause du bon Cardinal Émile  Biayenda», à plus de prière afin que «cette cause puisse aboutir».

Suivre Mgr Bienvenu Manamika, archevêque de Brazzaville et président de la Conférence épiscopale du Congo, au sujet du cardinal Biayenda.

Le Cardinal Émile Biayenda est né en 1927 à Mfinka-Bitungu dans le Département du Pool au Congo-Brazzaville. Il a été baptisé le 7 mai 1938 et a reçu la première communion le 8 mai de la même année. Il a reçu la confirmation le 19 avril 1939, à Kindamba. Le «bon cardinal» a été ordonné prêtre le 26 novembre 1958, à Brazzaville et sacré évêque le 17 mai 1970 à Rome, en Italie. Il a été créé Cardinal le 2 février 1973 par le Pape Paul VI et a reçu la barrette cardinalice le 5 mars de la même année. Il est mort, après un enlèvement de sa résidence cardinalice, le 22 mars 1977.

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20 novembre 2023, 17:13