Côte d’Ivoire: une Cité de la paix pour l’autonomie financière de l’Eglise
Marcel Ariston Blé - Abidjan
«Investir pour créer des ressources additionnelles dans le but de soutenir les œuvres de l’évangélisation». C’est un pari en partie gagné par l’Eglise de Cote d’Ivoire avec l’inauguration de la Cité de la paix.
L’autonomie financière à travers l’investissement dans l’immobilier
La cité de la paix est le signe manifeste de la volonté de donner à l’Eglise de Côte-d’Ivoire son autonomie financière. Après trois ans de construction, la cérémonie de remise des clés doublée de la bénédiction des locaux a eu lieu samedi 25 novembre 2023, en présence de plusieurs évêques dont le cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan; du nonce apostolique en Côte d’Ivoire, Mgr Mauricio Rueda Beltz; de nombreux prêtres, religieux, religieuses, d’autorités civiles et militaires. Le projet s’étend sur une superficie de près d’un hectare et est mitoyen au siège de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, à Abidjan Cocody Riviera 3, les coteaux. C’est un complexe de huit bâtiments R+1 pour un total de 34 appartements de haut standing destinés à la location. Le coût de la réalisation est estimé à environ 3 milliards de FCFA soit un peu plus de 4 millions 572 mille euro.
Une prouesse du fonds national catholique
La Cité de la paix a été réalisée grâce aux collectes annuelles organisées par la conférence épiscopale en chaque solennité de pentecôte à travers le fonds national catholique. C’est une caisse commune de l’Eglise de Côte d’Ivoire alimentée par les fidèles. En 2023, elle a réussi à mobiliser plus de 730 millions de FCFA soit 1 million 112 mille euros. Selon Mgr Ignace Bessi Dogbo, archevêque de Korhogo, président du Conseil d’administration du fonds national catholique, «il fallait cette Cité pour faire comprendre aussi aux fidèles que l’argent collecté n’est pas thésaurisé». Mgr Marcellin Yao Kouadio, évêque de Daloa et président de la conférence épiscopale ivoirienne, a profité de l’opportunité pour remercier et saluer la générosité des fidèles et leur amour pour l’Eglise. Il a également félicité les entreprises qui ont travaillé à réaliser cet ouvrage.
La solidarité, un devoir et une force
La Cité de la paix a été possible grâce à la solidarité et à la participation de tous. Mgr Bessi a particulièrement insisté sur cet aspect en affirmant que «la solidarité est constitutive de l’autonomie dans l’Eglise, l’en détacher, c’est emprunter une voie qui la dénature et qui la défigure. L’Eglise en Côte d’Ivoire l’a bien compris en organisant le fonds sous l’angle de la communion». La vision de cette église ivoirienne en marche vers son autonomie financière est de renforcer cette collaboration où les diocèses plus nantis soutiennent les moins fortunés.
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