Mgr Manamika: Noël invite à revisiter les fondamentaux de la foi chrétienne

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

«Noël est la célébration de la naissance de Jésus Christ, Fils du Dieu vivant». Pour tout chrétien, la fête de la Nativité invite à revisiter les fondamentaux de la foi chrétienne, à se rappeler ce que nous rapportent les saintes écritures de Jésus-Christ. C’est aussi un temps spécial pour booster, fortifier et consolider notre adhésion au Christ, un moment de dépoussiérage pour raviver l’essentiel de notre foi chrétienne, a indiqué Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouaou.

La connotation consumériste obscurcit la signification originelle de Noël

Noël, qui est une fête qui se célèbre en famille, devient parfois une occasion d’engager des grandes dépenses, pendant que ceux qui sont dépourvus la vivent dans une certaine précarité. Pour Monseigneur Manamika, cela est en partie dû à la connotation commerciale et consumériste donnée à cette célébration «par ceux qui manipulent les dessous de cette fête, à cause de leur course effrénée au gain, à cause de leur rapacité financière, sans état d’âme pour la signification originelle de la Nativité». Dans certains continents par exemple, il se note une volonté de faire de Noël une fête civile, sans Jésus-Christ, a-t-il regretté.

A ce sujet, le continent africain fait la différence, a noté l’archevêque de Brazzaville: même si certaines personnes n’ont pas assez de moyens, elles fêtent bien Noël grâce à une solidarité spontanée. Les familles se visitent en apportant par exemple des vivres aux plus démunis et cela redonne sourire et réconfort, comme Marie et Joseph furent réconfortés par la visite chaleureuse des bergers à l’enfant Jésus. Dans l’archidiocèse de Brazzaville, la Caritas apporte cette solidarité à tous ceux qui sont dépourvus.

S’abstenir de bénir les couples de même sexe

Mgr Manamika s’est exprimé sur les perplexités provoqués par la déclaration Fiducia supplicans du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. Les fidèles africains en général, et congolais en particulier, ont été bouleversés, a-t-il fait remarquer. Cela, à son avis, est dû en partie à la complexité de ce texte qui avait besoin d’explications pour anticiper «ces zones d’ombres». Dans tous les cas, «cette déclaration n’est pas un dogme». En d’autres termes, explique le prélat congolais, en ce qui concerne les bénédictions des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe, ce document ouvre seulement à une possibilité, mais se heurte à la conviction culturelle et spirituelle du congolais. «En tant qu’archevêque de Brazzaville, j’ai donné la recommandation au clergé, qui est l’abstention stricte et ferme: pas de bénédiction (des couples de même sexe, ndlr)», a déclaré Mgr Manamika, qui réitère la même consigne pour l’ensemble de la conférence épiscopale du Congo dont il est président.

Une bonne «santé spirituelle» pour Noël 2023 et l’année 2024

Comme vœux de Noël, Mgr Manamika exhorte les chrétiens à rester fidèles à Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, à vivre sa parole, à ne rien ajouter à cette parole, à être lumière dans le Seigneur, en respectant les saintes écritures. Il appelle à renoncer à toute forme de relativisme moral globalisé, à valoriser les traditions chrétiennes et les cultures locales qui sont conformes à l’Évangile. Il invite à prier pour le Pape et tous les évêques. «Sois fier d’être chrétien, d’être chrétien catholique», a insisté l’archevêque de Brazzaville, tout en souhaitant une bonne «santé spirituelle» pour 2024.