Cameroun: des souhaits de paix de Mgr Ndjodo pour Noël

Christian Losambe – Cité du Vatican

Dans le Nord du Cameroun, l’insécurité due aux incursions jihadistes ainsi que la fréquence des inondations dues aux pluies diluviennes récurrentes, provoquent des migrations massives. Des milliers de personnes abandonnent leurs maisons et leurs champs pour vivre dans des conditions de précarité parfois aiguë. Cependant, les drames sociaux auxquels sont confrontés les régions septentrionales du pays n’empêchent pas les fidèles de Garoua de se préparer à accueillir le Prince de la paix dans un élan d’espérance.

Noël, fête de la joie partagée avec tous

Mgr Ndjodo a expliqué que cet événement se célèbre dans le diocèse de Garoua, dans une très grande joie, malgré sa présence dans une zone très islamisée: «la fête de Noël, nous la ressentons déjà et elle déborde le cadre de l’église. On voit la ville qui est déjà enjolivée de lumières visibles la nuit; on voit aussi, dans des magasins, des personnes qui ont déjà des jouets pour enfants afin que tout le monde se réjouisse».

A côté de l’ambiance festive qui se dégage durant cette période de l’année: les décorations qui habillent les rues et les maisons, les repas et les échanges partagés en famille, la fête de Noël est l’aboutissement d’un itinéraire spirituel que propose le temps de l’Avent. À cet effet, Mgr Ndjodo a affirmé qu’au niveau des paroisses du diocèse de Garoua, «la préparation a commencé, depuis un certain temps, avec des récollections, des moments de prière ainsi que des enseignements. Il y a eu cette semaine des confessions dans les paroisses. Hier, d’ailleurs, je me suis rendu à la prison centrale de Garoua où nous avons célébré anticipativement Noël avec tous les détenus afin que la joie qu’apporte la naissance du Christ soit partagée par tous». Par ailleurs, le prélat a précisé que le fait que cette circonscription ecclésiastique soit située dans une zone islamique, «cela ne représente aucun obstacle à la préparation de cette fête».

Noël, une fête d’espérance

Pour l’archevêque de Garoua, la célébration de Noël, en tant que celle de la naissance du Christ, «représente beaucoup». Noël, a-t-il expliqué, «c’est Dieu qui vient nous réconforter et vient vers nous. C’est donc un sentiment de gratitude que nous avons, sachant que nous sommes réconfortés par la présence de Dieu à travers son Fils, le Christ naît, dont la présence est symbolisée dans les crèches que nous avons dans nos églises et nos familles». En outre, Mgr Ndjodo a souligné que la fête de Noël «suscite un élan d’espérance» dans cette zone du Nord menacée par Boko Haram, dont la présence ne cesse de causer des pertes en vies humaines et plonger la région dans une grande insécurité, sous oublier les enlèvements récurrents et l’aridité du climat qui rendent précaires les conditions de vie.

Tout simplement des souhaits de paix!

Face au contexte socio-politique, l’archevêque de Garoua a émis des souhaits de paix à toute la population de cette région du grand nord du Cameroun. Au niveau extérieur, a-t-il exprimé, « je ne peux souhaiter que la paix pour les populations qui partagent la vie avec nous. Que les dangers physiques qui peuvent menacer la vie des gens soient éloignés, mais aussi cette paix dans les familles, qu'il y ait la réconciliation, qu'il y ait l'unité, qu'il y ait la convivialité au sein des familles ». Et au niveau intérieur, a-t-il poursuivi, «je prie pour que nous ne soyons pas déchirés entre les désirs que nous voulons réaliser et les limites que nous expérimentons, entre les péchés que nous avons commis et le désir de sainteté vers lequel nous tendons, entre le désir de se préserver soi-même et l'appel à regarder les autres, que nous soyons réconciliés avec nous-mêmes».

Par ailleurs, s’adressant particulièrement aux familles, Mgr Ndjodo les a invitées à «vivre l’amitié, la convivialité, mais aussi à imiter la Sainte-Famille, parce que la naissance du Christ, c'est aussi la naissance de la Sainte-Famille de Nazareth en quelque sorte, avec Joseph, Marie et le petit Jésus qui est là. Que nos familles se sanctifient aussi, qu’elles se lèvent, vivent et travaillent durement ensemble pour que le niveau de vie soit élevé et que les besoins fondamentaux soient satisfaits».

Nouvelle année, nouvel élan

Pour cette nouvelle année qui pointe à l’horizon, le prélat a exprimé ses souhaits en ces termes: «que la population de Garoua soit épargnée de toutes les situations difficiles que nous avons vécues en 2023, qu’il s’agisse d’inondations, de maladies chroniques et autres». «Je souhaite vraiment que cette nouvelle année année soit un pas en avant pour toutes les personnes, les familles et n’importe quelle entité sociale», a-t-il conclu.