Togo: Mgr Alowonou invite les chrétiens à être des artisans de paix
Christian Losambe – Cité du Vatican
La fête de Noël au Togo a toujours été une grande célébration. «C’est là que nous célébrons la vie. Cette dernière n’a pas de religion et la fête de Noël, c’est celle des enfants, même dans les familles qui ne partagent pas la foi chrétienne», a précisé Mgr Alowonou en soulignant la spécificité de cet événement dans un pays à tendance animiste et musulmane. «C’est également le jour où, dans nos milieux, les mères chérissent leur famille avec des plats festifs, des cadeaux de Noël, car la solennité de la naissance du Christ transcende les religions», a-t-il ajouté.
Être de vrais fils et filles de la Mère du Seigneur
En tant que pasteur du diocèse de Kpalimé, Mgr Alowonou a prononcé ses vœux, en lien avec le thème pastoral de cette année, «tiré du cadeau que le Christ nous a laissé sur la croix: il s’agit de la Vierge Marie», a-t-il souligné. Le prélat a émis le souhait de voir chacune de ses brebis «être de vrais fils et filles de Marie afin de demeurer tous les jours de cette nouvelle année sous son manteau de confiance et de paix».
Par ailleurs, s’adressant particulièrement aux jeunes de son diocèse, Mgr Alowonou les a invités à l’espérance et à se mettre au travail pour répondre aux défis de la société togolaise. «J’encourage les jeunes à s'intéresser à la formation professionnelle. La formation professionnelle, technique, artisanale ou agricole n'est pas la voie de ceux qui n'ont pas réussi dans leurs études. Il y a beaucoup qui ont réussi, qui chantent les bienfaits du Seigneur, et rendent grâces parce qu'ils ont travaillé de leurs propres mains. Celui ou celle qui a appris un métier manuel, aura la chance d'être son propre patron et ne sera jamais sans emploi», a-t-il martelé.
Un Noël dans un contexte socio-politique tendu
Depuis la fin du mois de novembre, le gouvernement togolais a annoncé l’organisation des élections législatives et régionales pour la fin du premier trimestre de l’année 2024, alors qu’elles devraient se tenir à la fin du mois de décembre 2023. Ce report problématique suscite des inquiétudes, notamment aux yeux de l’opposition qui craint un vide constitutionnel pour les trois prochains mois. Les dernières élections législatives et régionales qui avaient eu lieu en 2018 «avaient été boycottées par l’opposition qui avait dénoncé des irrégularités dans le recensement électoral».
Face à ce contexte socio-politique assez tendu et émaillé de controverses à l’approche de la fête de Noël, l’évêque de Kpalimé a souligné que «l’expérience des dernières années nous recommande d’être vigilants pour ne pas répéter à chaque élection le même cycle de doutes, de contestations et de violences». Pour finir, il a exprimé son souhait de voir les élections se dérouler dans un climat de justice et de transparence, de voir chaque togolais demeurer dans la place qui est sienne et d’être «des artisans de paix; des hommes et femmes de bonne volonté, afin que le message de Noël et sa promesse de paix et de vie soit une réalité au Togo».
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