Sénégal: Mgr Ndiaye appelle à des élections paisibles, transparentes et responsables
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Au Sénégal, l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, se réjouit de la période d’accalmie qui précède l’élection présidentielle du 24 mars, après un report du scrutin, initialement prévu le 24 février, et plusieurs semaines de grave crise politique.
Plus de 7 millions d’électeurs devront choisir, ce dimanche, le successeur du président Macky Sall entre le candidat du pouvoir Amadou Ba, celui du parti emblématique Pastef, aujourd'hui dissout, Bassirou Diomaye Faye; et 17 autres concurrents en campagne jusqu’au 22 mars à minuit sur toute l’étendue du territoire national.
«Nous n’avons pas droit à l’erreur»
À quelques jours du scrutin, l’archevêque souhaite que «le peu de paix retrouvée» après ces moments de vives tensions soit préservé et intensifié pendant et après le vote. «Nous n’avons pas droit à l’erreur», a-t-il prévenu, rappelant que son pays vient «de très loin et a frôlé le pire». «Je pense qu'on sera assez sages pour éviter des mésaventures qui peuvent mettre en péril notre vivre ensemble» a-t-il exhorté.
Ce dimanche 24 mars, il invite ses concitoyens à voter dans la paix, le respect de l'autre et aussi dans la patience pour attendre le verdict des urnes, réitérant ainsi son appel à des élections paisibles, transparentes et responsables.
«Il faut que tout ce qui se passe, se fasse selon les lois et règlements pour répondre à l'obéissance que nous devons tous à notre Constitution et à notre identité de citoyens», a insisté l’archevêque sénégalais. Il espère que le mois de Ramadan et le Carême qui se vivent actuellement inspirera aux sénégalais «de sages comportements».
«Nous respecter dans nos différences»
«Nous devons tous bannir de nos comportements des propos ou des actions qui seraient des comportements d'hostilité. Il faut qu'à tout moment, nous puissions nous respecter dans nos différences, en laissant les uns et les autres exprimer librement leur opinion, mais dans le respect des droits et règlements», a conseillé Mgr Ndiaye.
En tant qu’«acteur de notre société», l’Église catholique à travers sa Commission justice et paix, a toujours œuvré pour la paix au Sénégal. Une commission déjà habituée à intervenir à l’occasion des consultations électorales, et «non seulement en observateur», a rappelé l’archevêque. Évoquant l’apport de l’Église à l’apaisement lors de la crise suscitée par le report des élections, il a indiqué «qu’il s’est agi d’inviter tout le monde à la raison, de mettre un peu en arrière nos passions et de savoir discerner où est l’intérêt commun, où se trouve le bien commun».
À ses yeux, «il faut que nous acceptions de nous respecter mutuellement dans la diversité de nos opinions, en sachant de manière très concrète que nous n’avons qu’un pays que nous devons le développer pour qu’il y fasse bon vivre». Et cela dépend de la part de chacun: leaders d’opinion, chefs religieux, acteurs politiques, jeunesse, personnes âgées, «chacun a sa part de contribution dans ce sens», a-t-il souligné.
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