Cinq ans de l’incendie, le réveil spirituel de Notre-Dame
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Les images de la cathédrale de Paris en feu ont fait le tour du monde. La fumée s’élevant de l’île de la Cité, les flammes embrasant la charpente de l’édifice, puis la chute de la flèche érigée par Eugène Viollet-le-Duc. Cinq ans après, les regards sont tournés vers la réouverture, le 8 décembre 2024, et les célébrations prévues par le diocèse de Paris.
Restauration de l’héritage spirituel de la Vierge Marie
Depuis cinq ans, les artisans, les architectes, et les restaurateurs s’activent aux pieds du monument le plus visité d’Europe avant sa fermeture au public. Les travaux se poursuivent: une consultation a été lancée le 10 avril dernier concernant les vitraux contemporains qui devraient être installés dans la cathédrale. Mais la vocation religieuse de la cathédrale n’a pas été oubliée, et une multitude d’initiatives missionnaires ont fleuri sur ses cendres.
Une dimension spirituelle indispensable car «les premiers passionnés par Notre-Dame ne sont pas des chrétiens, mais plutôt des gens passionnés par cet édifice, par l’aspect culturel et patrimonial», souligne Noémie Teyssier d’Orfeuil. Cette jeune professeure de français en banlieue parisienne est coordinatrice du pèlerinage Pierres Vivantes, qui se déroule tous les lundis saints, depuis trois ans, en souvenir de l’incendie de Notre-Dame, le lundi 15 avril. Les organisateurs de ce pèlerinage ont voulu offrir à l’Église de France leur pierre à la restauration de la facette spirituelle de la cathédrale.
«Derrière Notre-Dame de Paris, il y a tout simplement et elle n'est pas vraiment cachée, la Vierge Marie, la mère du Christ», insiste-t-elle. Le pèlerinage tire d’ailleurs son nom de la première lettre de Saint Pierre: «Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle».
Notre-Dame, un lieu missionnaire
Les organisateurs de ce pèlerinage ont suivi leur intuition de valoriser le rôle missionnaire de Notre-Dame, lieu hautement touristique.
Un questionnement partagé par Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame. Interrogé par Paris Notre-Dame, il confie se consacrer à la question de l’accueil des touristes et des fidèles, à «la pastorale à développer pour et autour de la cathédrale (…) pour que les visiteurs puissent, non seulement, voir et contempler, mais aussi comprendre ce qui se vit».
Un véritable réveil spirituel
Prévue le 8 décembre, avec un triduum et une octave dédiée, la «réouverture est comme un réveil spirituel, pour Paris, pour la France, pour le monde», estime Mgr Olivier Ribadeau Dumas, en charge de la supervision des travaux pour le diocèse.
Depuis cinq ans déjà, de nombreuses initiatives missionnaires ont préparé et continuent d'accompagner ce réveil spirituel. «Il y a un besoin de bâtir des ponts, de tisser des liens au sein de l'Église catholique», assure la jeune professeure.
Le pèlerinage des 7 routes
Pour ce faire, elle s'est engagée également dans le pèlerinage «Les 7 routes Notre-Dame», sept routes qui sillonneront la France pour rejoindre Notre-Dame cet été 2024. Elle témoigne de la joie des diocèses, même éloignés de Paris, de témoigner dans leur diversité de leur foi sous le patronage de la Vierge Marie.
À quelques mois des festivités de la réouverture de la cathédrale, Noémie Teyssier d’Orfeuil estime même que la réouverture, moment fort et symbolique ne «changera pas la prise de conscience faite depuis cinq ans» de l’importance de l’élan missionnaire et du besoin de communion dans l'Église. Car, conclut-elle: «Après Notre-Dame, la mission n’est pas finie».
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