Huit évêques européens appellent à un souffle nouveau pour l’Europe
Vianney Groussin et Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Huit évêques de plusieurs diocèses de France, d’Allemagne, de Belgique et du Luxembourg ont signé une lettre pastorale intitulée «Un souffle nouveau pour l’Europe». Le document d’une quinzaine de pages a été présenté dans la maison du vénérable Robert Schuman à Scy-Chazelles, en Moselle, en présence de Mgr Noël Tréanor, nonce apostolique auprès de l’Union européenne et de Mgr Antoine Hérouard, vice-président de la COMECE (Commission des Épiscopats de l'Union européenne). Parmi les signataires, on retrouve le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et membre du Conseil des cardinaux, l’évêque allemand de Trèves, les titulaires des diocèses de Liège et Namur en Belgique, et enfin des diocèses français de Metz, Verdun, Troyes Nancy et Toul.
Ils rappellent d’abord l’histoire de l’Europe, dont le passé riche offre des exemples de «marqueurs d’une unité qui a traversé le temps et l’histoire», citant les civilisations grecques et romaines de l’Antiquité mais aussi la chrétienté du Moyen-Âge. «Même si c’est parfois avec peine, reconnaissent-ils, ces marqueurs «transcendent les histoires de rivalités entre peuples». Les évêques insistent particulièrement sur le «socle de valeurs partagées visant à construire une unité par-delà les diversités».
Les huit prélats font aussi référence à l’idée visionnaire du vénérable Robert Schuman d’une Europe unie, et dont les paroles «retrouvent toute leur actualité», alors qu’«on les avait quelque peu oubliées». Ils ont justement signé le document à Scy-Chazelles dans le département français de la Moselle, près de la tombe de ce père fondateur de l’Europe. Après la signature de la lettre pastorale, les huit évêques ont pris un temps de prière et de recueillement en commun, près de la sépulture du vénérable puis dans une chapelle où il venait prier régulièrement.
«Crise de la conscience européenne»
Tout en évoquant les «réflexes nationalistes et populistes», la guerre en Ukraine, et le défi migratoire, le document s’attarde sur la «crise de la conscience européenne». «Ainsi l’Union européenne court-elle le risque de disparaître si elle ne retrouve pas sa raison d’être: la paix et la solidarité dans la diversité», affirment-ils.
Les valeurs européennes sont cependant capables de faire face aux défis actuels, selon les signataires, qui citent par exemple la diversité des nations, la paix, ou encore la justice et la solidarité comme piliers de la survie de l’Europe aujourd’hui. C’est pourquoi le texte se montre résolument optimiste et porteur d’espérance, dans le but de redonner «le goût de l’aventure européenne». Il rappelle en ce sens l’importance du vote qui aura lieu du 6 au 9 juin 2024: «C’est pour ouvrir cet avenir que nous sommes appelés à voter. Ne nous dérobons pas à cet appel».
«Choisir l’union dans la diversité»
Reprenant la devise européenne «Unie dans la diversité», les évêques terminent leur déclaration sur deux points: «choisir l’union dans la diversité» et «la personne dans la solidarité».
«C’est un nouvel humanisme qui doit naître sur la base de la capacité d’intégrer plutôt que d’exclure, sur la base d’une synthèse des traits des diverses cultures», réclament-ils, «un humanisme basé sur le respect de la personne et sur la solidarité». Ils ont aussi ajouté «la justice, l’écologie intégrale et la législation sociale» comme socle de ce nouveau souffle.
«Puissions-nous, au moment de déposer nos bulletins dans l’urne, être conscients que nous votons pour un projet d’espérance» ont-ils conclu.
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