Pérou: «l'euthanasie viole le droit inaliénable à la vie», estime l’Église
Vatican News
Dans leur déclaration, les évêques péruviens haussent le ton, à la suite de la récente application de l'euthanasie, après l'ordonnance de la sentence ratifiée par la Chambre permanente de droit constitutionnel et social de la Cour suprême, le 22 juillet 2022, et qui a mis fin à la vie d’Ana Estrada. Elle «viole le droit inaliénable à la vie», déclarent-ils, réitérant que «l'euthanasie sera toujours une mauvaise voie, qu'aucune autorité ne peut légitimer ou permettre».
Une première dans le pays
Dimanche 21 avril, l'euthanasie a été officiellement pratiquée pour la première fois au Pérou, sur la personne de la militante pro-euthanasie Ana Estrada. Cette femme âgée de 47 ans, atteinte d’une maladie incurable, la polymyosite, qui affaiblit gravement les muscles, s’est battue depuis des années pour obtenir le droit de mourir. Chose que lui a accordée la Cour suprême.
Mais pour les évêques, «l’ être humain, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, possède une dignité intrinsèque que personne ne peut nier ou diminuer. Cette dignité est rendue plus profonde par l'incarnation du Christ, qui a une nature humaine, et vit l'expérience de l'être humain». Ils réaffirment «avec force que la souffrance ne fait pas perdre à la personne malade la dignité qui lui est intrinsèquement et inaliénablement propre», mais «qu'elle peut devenir une occasion de renforcer les liens d'appartenance mutuelle et de prendre davantage conscience de ce qui est précieux pour la personne humaine» (Dignitas infinita 51).
Le temple de l'Esprit Saint
Pour la Conférence épiscopale du Pérou, pays conservateur à forte concentration catholique (plus de 80% de la population), aucune situation, aucun élément ne justifie la mise à mort d'un être humain, car «la vie humaine, même dans sa condition douloureuse, est porteuse d'une dignité qui doit toujours être respectée».
«Le christianisme révèle et reconnaît que le corps humain est le temple de l'Esprit Saint et que, par conséquent, la vie de l'être humain est le temple de l'Esprit Saint», rappellent les évêques. La vie est donc un don de Dieu que l'on reçoit pour en prendre soin, c'est pourquoi, ajoutent-ils, aider la personne suicidaire à mettre fin à ses jours «est une atteinte objective à la dignité de la personne qui le demande». Et même si cela répond à son souhait, précisent les évêques péruviens: «nous devons accompagner les mourants, mais ne pas provoquer la mort ni aider à une quelconque forme de suicide».
La Constitution péruvienne établit clairement que le but suprême de la société et de l'État est la défense de la personne humaine et le respect de sa dignité, rappellent les évêques, c'est-à-dire soigner, respecter et promouvoir la vie depuis sa conception jusqu’à son terme naturel. Concluant, ils sont également revenus dans leur communiqué sur les propos du Pape François qui affirme que «l'euthanasie et le suicide assisté sont une défaite pour tous». La récente déclaration Dignitas infinita du Vatican, publiée le 8 avril dernier, présentait une liste de «graves violations de la dignité humaine», parmi lesquelles, l’euthanasie.
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