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Sanctuaire marial d'Arigbo, Notre Dame de l'Unité et de la Paix, à Dassa Zoumè (Bénin) Sanctuaire marial d'Arigbo, Notre Dame de l'Unité et de la Paix, à Dassa Zoumè (Bénin) 

Bénin: Jubilé marial d’Arigbo, les évêques pour la synodalité

Il y a de cela cinq ans, l’Église du Bénin s’est engagée dans les préparatifs du 70e anniversaire de la création du lieu de pèlerinage dédié à Notre Dame d’Arigbo, dans l’actuel diocèse de Dassa Zoumé. L'évènement a pour thème: «Avec Marie, prions pour l’unité et la paix». Dans un entretien accordé à Radio Vatican, le recteur de ce sanctuaire, le père Fortuné Badou, revient sur l’importance de ce thème et livre le programme.

Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican

L'église du Bénin se prépare à célébrer les 70 ans de création du centre de pèlerinage marial Notre-Dame d'Arigbo, érigé en 1954 par Mgr Louis Parisot. Les évêques du Bénin ont consacré ce moment spécial du cheminement dans la foi à l'esprit synodal présent de manière particulière dans le cheminement de l'Église durant ces deux dernières années.

Dans un entretien accordé aux médias du Vatican, le père Fortuné Badou, recteur du sanctuaire, revient sur la préparation de cet anniversaire.

Quelles sont les grandes articulations de ce grand événement?

Le programme concocté pour commémorer l'événement s'étale sur trois jours. Il part du vendredi 16 août au dimanche 18. Le premier jour, tout commence à 8 heures, avec la célébration de la messe, animée par l'association du très Saint Sacrement, suivie de l'adoration animée par le même groupe jusqu'à 14h. Dans l'après-midi, une messe pour les scouts sera dite. La messe d'ouverture aura lieu à 20h30. Elle sera présidée par Mgr François Gnohonssou, évêque de Dassa-Zoumé. Après cela, nous aurons la grande nuit de prière, de louanges et d'intercession sous l'égide des Pères Aubin Agouessi, Donatien Amedi, et le fondateur de la communauté Obra do Maria, M. Gilberto Gómez Barbosa, venant du Brésil. Le samedi matin, nous aurons la grande catéchèse sur le thème «Avec Marie, prions pour l'unité et la paix» animée par le Père Roger Meti, qui est eudiste, qui va nous entretenir sur ce thème retenu par les Pères Évêques.

Pourquoi les évêques ont-ils choisi ce thème?

C’est d’abord en relation avec ce que nous vivons depuis deux ans au sein de l'Église: la synodalité. En même temps, dans le cadre du rôle que joue la Bienheureuse Marie en ce lieu, connu comme sanctuaire national, nous avons un grand besoin de prier pour l'unité et pour la paix. Nous ne pouvons pas parler de paix sans unité, et les deux mots vont de pair. C'est pour cela d'ailleurs que les évêques ont ajouté d'autres qualificatifs à Notre Dame d'Arigbo, qui devient désormais Notre Dame de la Paix et de l'Unité d'Arigbo du Dassa. C'est dans ce cadre-là que le thème a été choisi pour que nous, béninois, et tous ceux et celles qui viennent de la sous-région et d'ailleurs se sentent filles et fils, qui œuvrent ensemble pour la paix et l'unité, le développement, la concorde et l'épanouissement des uns et des autres pour le bonheur de tous ceux et celles qui invoquent la Vierge Marie, où qu'ils se trouvent. L'emplacement du lieu de la Vierge même en dit long: «Arig bo» qui veut dire «Arig bo bo», celle qui voit tout, qui a une vue panoramique sur ses enfants aussi loin soient-ils pour les attirer à elle et leur obtenir des grâces et des bénédictions de la part de Jésus Christ notre Seigneur.

Après la catéchèse du samedi 17 août qui constitue le moment central du pèlerinage, comment allez-vous poursuivre avec le programme?

Le samedi 17 aout, après la catéchèse, de 9 à 11 heures, nous célèbrerons la messe pour les malades avec Mgr Martin Adjou, Moumouni, évêque de N’Dali, chargé de la santé, au sein de la conférence des évêques du Bénin. Le même samedi, les messes par diocèse vont se poursuivre. Nous avons le chemin de Croix à 18 heures, et la procession aux flambeaux à 19h15. Ensuite, les messes reprendront, pour la communauté ivoirienne, pour les nouveaux prêtres de l'année... La clôture de ce pèlerinage qui marque les 70 ans du sanctuaire d'Arigbo aura lieu le dimanche 18 août.

Que comptez-vous organiser de manière particulière en cette journée de clôture?

Le dimanche, la messe pontificale de clôture de l'événement sera présidée par le cardinal Jean Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg. La particularité du pèlerinage de cette année 2024, qui est une année jubilaire pour nous, c'est que nous avons opté pour la grande lumière d'adoration, de Louange, des intercessions et en même temps un thème qui est très important pour nous, ainsi que l'invitation de l’archevêque de Luxembourg et d'autres évêques qui vont se joindre à nous. Il y a aussi ici, au centre marial, pour marquer l'événement, la construction de l'autel où se dérouleront une grande partie des célébrations, là où tout s’est passé en 1954. C'est un aménagement qui va finir ces jours-ci. Ensuite, un pagne a été imprimé, marquant les 70 ans de création de ce Sanctuaire, Notre Dame de la Paix et de l'unité d'Arigbo du Dassa.

Vous parlez de l'unité et de la paix comme grâce à obtenir à travers l'intercession de la Vierge Marie, une demande que vous accompagnez de la prière…  

Oui, comme on parle d'unité et de paix, la Vierge Marie est la médiatrice de tous ses fils et filles auprès de son Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, pour qu'il y ait la paix et l'unité dans la sous-région, dans l'humanité et dans le monde entier. Nous n'ignorons pas ce qui se passe aujourd'hui dans le monde, les foyers de tension, de guerre par-ci, par-là. Nous nous rassemblons ici en tant que fils et filles de la Bienheureuse Vierge Marie pour prier afin que la paix descende sur notre monde, sur notre région et sur notre pays, dans nos familles et dans nos cœurs, et pour que nous marchions tous ensemble, moralement, physiquement et psychiquement; que nous leur donnions un rôle capital et fondamental dans nos relations. La situation géographique d’Arigbo, pour rassembler ses fils du nord, de l'est et de l'ouest parce que Dassa est un point de passage obligatoire qu'on monte ou qu'on descende. La neuvaine préparatoire à cet événement commence le 7 août et se terminera le 15. Ce sera la neuvaine de l'Assomption, de l'Assemblement. Les Ivoiriens, eux, arriveront déjà le 14 et vivront la fin de la neuvaine avec nous. Voilà ce que je peux dire de façon succincte sur la préparation du Jubilé des 70 ans de la création du sanctuaire Notre-Dame de la paix et de l'unité d'Arigbo de Dassa.

Il existe une relation particulière entre les sanctuaires de Notre-Dame d'Arigbo et celui de Lourdes qui réserve une place spéciale aux malades. Que prévoyez-vous durant ce pèlerinage en ce sens?

Il y aura deux célébrations pour les malades. D'abord la grande nuit de prière et d'intercession de vendredi 16 au samedi 17 matin à 5h00. Et puis à partir de 16h30 le samedi, il y aura une autre messe spécifiquement pour les malades, présidée par Mgr Martin Moumouni, evêque de N’dali, chargé de la santé, au sein de la conférence. Marie est là pour nous obtenir les grâces de guérison, de libération et de bien-être auprès de son fils. Ce cachet spécial est mis en avant cette année pour marquer les 70 ans. Nous sommes reliés à Lourdes par la création du centre. La création a eu lieu dans le cadre de la célébration du centenaire du dogme de l'Immaculée Conception en 1954. Ce dogme a été attesté et confirmé par la Vierge Marie elle-même auprès de Bernadette, quatre ans plus tard en 1858, à la grotte de Massabielle à Lourdes. Il existe relation concrète entre Dassa et Lourdes. La Vierge Marie est là, au milieu de ses enfants, pour leur obtenir de Jésus-Christ notre Seigneur, de nombreuses grâces pour notre libération intérieure, pour la paix intérieure, la guérison et notre marche commune en tant que fils et filles de Dieu. Cela met dans l'unité tous nos témoignages.

Quelle place va-t-elle occuper Notre Dame d'Arigbo au courant de cet événement?

C'est une expression en langue locale qui dit "Arigbobo", c'est du Yoruba, c'est en trois mots, "Ari gbo bo", celle qui voit tout, qui a une vue panoramique parce que la Vierge Marie est adossée à une colline qui surplombe toutes les collines de la région. De ce sommet, on peut voir tout le paysage environnant. Donc, étant là, elle devient celle qui incarne l'unité et celle qui rassemble ses enfants parce qu'elle les voit où qu'ils se trouvent. Elle les attire à elle pour les offrir à Jésus, notre Seigneur. Donc, c'est celle qui voit tout, "Ari gbo bo". C'est un choix providentiel du lieu: Marie rassemble. C'est dans ce sens-là qu'on a ajouté notamment l'unité et la paix à son appellation. Elle rassemble pour communiquer la paix.

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31 juillet 2024, 11:23