Traite des êtres humains: les plus vulnérables pris pour cible
Augustine Asta - Cité du Vatican
L’association baptisée Communauté du Pape Jean XXIII a dévoilé lundi 29 juillet, son rapport de l’année 2024 sur la traite des êtres humains. Le document souligne d’entrée de jeu que «l'exploitation sexuelle reste la forme de traite la plus répandue et la plus préjudiciable, tant sur le plan physique que psychologique qui s'accompagne de plus en plus de la traite à des fins d'exploitation du travail».
Une situation inquiétante qui a nécessité la mise sur pied des activités de prévention, d'assistance et d'accueil en 2023. Grâce à l'association Don Benzi, la Communauté du Pape Jean XXIII «a renforcé ses activités de premier contact quant à la traite en ligne, avec à l’appui l'analyse de sites pornographiques et à des rencontres directes, afin d'intercepter les victimes», peut-on lire dans le rapport, qui précise que «les personnes vulnérables sont souvent contactées par le biais de réseaux sociaux, avec des promesses d'éducation, d'emploi, de logement ou de relations amoureuses».
Aussi «les personnes qui fuient des pays déchirés par la guerre, comme l'Ukraine, ou la persécution de minorités ethniques sont également des victimes» du système de traite des êtres humains. Notamment dans les communautés des pays d'Amérique du Sud (Venezuela, Colombie, Brésil, Argentine) et d'Europe de l'Est (Albanie, Roumanie, Bulgarie, Moldavie). L’âge des victimes varie entre 18 et 35 ans.
Des victimes de la criminalité organisée
En 2023, au total, 101 personnes ont été accueillies par la Communauté Jean XXIII en Italie. «Principalement des mères de famille, des jeunes fragiles et des victimes de violences multiples. Parmi elles, environ 1 sur 5 a des enfants handicapés. Beaucoup d'entre elles sont revenues de leur route migratoire vers l'Europe du Nord pour se retrouver dans un état désorienté, encore plus exposé au risque de tomber entre les mains de trafiquants», souligne le document.
Pour Matteo Fadda, président de la Communauté du Pape Jean XXIII, «ces personnes sont victimes de la criminalité organisée qui utilise de plus en plus la technologie comme nouveau moyen d'exploitation». Mais, poursuit -il «Don Oreste Benzi nous a appris que marcher au pas des plus vulnérables et partager un bout de chemin avec eux permet de mettre en lumière les injustices de notre société». La sonnette d’alarme doit donc être tirée car ces personnes exploitées «rappellent les esclaves dans les champs de coton, elles récoltent des légumes et des fruits pour nos tables, ou vivent cachées dans des sous-sols où elles travaillent le cuir et le tissu pour fabriquer des vêtements de marque», déplore t-il.
D’où l’appel à mettre fin à ce phénomène qui constitue une grave atteinte à la dignité humaine «ceux d'entre eux qui parviennent à échapper au contrôle de la pègre deviennent nos maîtres. Ils nous montrent la voie à suivre pour lutter contre la traite à tous les niveaux. C'est pourquoi nous nous engageons à donner une voix aux victimes de la traite et à nous battre pour changer leur histoire», estime Matteo Fadda.
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