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Photo d'illustration Photo d'illustration  (ANSA)

Gambie: l’interdiction de l'excision saluée par les Nations unies

L'Assemblée nationale gambienne, après des mois de controverses, a voté une loi qui annule une proposition de loi de 2015, qui aurait levé l'interdiction des mutilations génitales féminines. Dans leur déclaration rendue publique le 16 juillet 2024, UNICEF/OMS/FNUAP/HCR ont salué la décision de la Gambie et affirmé que «c’est une victoire pour les droits des filles et des femmes».

Xaverine Mukansinga – Cité du Vatican

«Les mutilations génitales féminines(MGF) consistent en l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme. Pratiquées principalement sur des bébés et des filles, elles peuvent causer de graves dommages physiques et psychologiques immédiats et à long terme, notamment des infections, des complications pendant la grossesse et des troubles de stress post-traumatique».

En Gambie, «plus 73% des femmes et des filles de 15 à 49 ans» ont subi cette pratique, selon les statistiques du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) pour cette année. Le lundi 15 juillet 2024, les députés ont rejeté tous les amendements proposés au texte de 2015 qui soutenait la pratique des MGF comme une pratique culturelle et religieuse. Une pratique que les organisations de défenses des droits humains et les Nations unies qualifient de «violation des droits humains». 

Une victoire pour les droits des filles et des femmes

Suite à ce vote de l’Assemblée nationale gambienne, dans leur déclaration commune du mardi 16 juillet, la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell, la directrice exécutive du FNUAP, Natalia Kanem, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, la directrice exécutive d'ONU Femmes, Sima Bahous, et le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, ont salué la décision du pays de maintenir son interdiction des mutilations génitales féminines, «réaffirmant son engagement en faveur des droits de l'Homme, de l'égalité des sexes et de la protection de la santé et du bien-être des filles et des femmes». Une décision qu’ils considèrent comme une victoire pour les droits des filles et des femmes.

Les leaders des organisations onusiennes ont, en outre, salué les efforts résistants des survivantes, des activistes, des organisations de la société civile et des groupes religieux qui œuvrent pour mettre fin aux mutilations génitales féminines. «Le maintien de l'interdiction soutient ces initiatives locales, qui sont essentielles pour mettre fin à toutes les formes de violence, y compris les pratiques fatales, à l'encontre des filles et des femmes et pour leur offrir un avenir plus sûr et plus sain en Gambie et ailleurs», ont-ils déclaré. D’ailleurs, le rapport de la commission parlementaire qui avait ouvert la voie au vote, a indiqué que l'abolition de l'interdiction «exposerait les femmes et les filles à de graves risques sanitaires et violerait leur droit au bien-être physique et mental».

Appel à travailler ensemble pour les droits des femmes et des filles

En constatant l’impact négatifs des MGF sur la santé des femmes et des filles, les organisations onusiennes ont souligné la nécessité de poursuivre les actions de sensibilisation pour promouvoir l’égalité des sexes et mettre fin à toute violence à l’égard des filles et des femmes. Elles ont également lancé un appel à un engagement collectif: «il est important de s'engager auprès des communautés et des organisations de base, de travailler avec les chefs traditionnels, politiques et religieux, de former les professionnels de la santé et de sensibiliser efficacement le public aux préjudices causés par cette pratique». Unicef/OMS/FNUAP/HCR ont aussi martelé sur l’urgence de soutenir les victimes de cette pratique, car «nombre d'entre elles souffrent des dommages physiques et psychologiques à long terme qui peuvent résulter de cette pratique, et ont besoin de soins médicaux et psychologiques complets pour guérir des cicatrices infligées par cette pratique».

«Ensemble, nous ne devons pas nous arrêter tant que nous n'aurons pas fait en sorte que toutes les femmes puissent vivre à l'abri de la violence et des pratiques cruelles, et que leurs droits, leur intégrité corporelle et leur dignité soient respectés», ont conclu ces organismes internationaux, affirmant leur détermination à soutenir le gouvernement gambien, la société civile et les communautés dans la lutte contre les mutilations génitales féminines et toutes violations des droits des femmes.

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19 juillet 2024, 15:37