Le Pape dénonce la traite et les mutilations féminines
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Devant ces deux «plaies de l’humanité», le Pape François a exprimé sa «douleur» et a exhorté «ceux qui en ont la responsabilité à agir de manière décisive pour empêcher aussi bien l’exploitation que les pratiques humiliantes qui affligent en particulier les femmes et les jeunes filles».
Le Saint-Père, après avoir la récitation de l’angélus, a donc évoqué tout d’abord la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines qui a lieu ce dimanche. Il a dénoncé le sort que subissent chaque année près de trois millions de jeunes filles, «souvent dans des conditions très dangereuses pour leur santé». «Cette pratique, malheureusement diffuse dans différentes régions du monde, humilie la dignité de la femme et porte gravement atteinte à son intégrité physique», a-t-il regretté.
Affronter sérieusement la traite
Autre fléau dont sont victimes les femmes : la traite. Mardi 8 février, mémoire liturgique de sainte Joséphine Bakhita, aura lieu la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des personnes humaines. «C’est une blessure profonde, infligée par la recherche honteuse des intérêts économiques sans aucun respect pour la personne humaine», a-t-il également dénoncé. «Tant de jeunes filles – on les voit sur les routes – qui ne sont pas libres, qui sont esclaves des trafiquants, qui les envoient travailler et qui, si elles ne rapportent pas d’argent, les battent».
«Cela arrive aujourd’hui dans nos villes. Pensons-y sérieusement» a-t-il interpellé avant de saluer parmi la foule des fidèles réunis place Saint-Pierre des religieuses faisant partie du groupe Talitha Kum engagé contre la traite. «Merci ! Merci pour ce que vous faîtes, pour votre courage. Merci. Je vous encourage dans votre travail et je bénis la statue de sainte Joséphine Bakhita» s’est-il exclamé.
Cette statue, œuvre de l’artiste canadien Timothy Schmalz, également auteur d’une autre sculpture installée place Saint-Pierre, «les anges inconscients», dédiée aux personnes migrantes, représente sainte Bakhita qui ouvre une trappe et libère des hommes et des femmes retenus en esclavage. Elle a été présentée au grand public place Saint-Pierre ce dimanche et sera placée dans la paroisse de San Bernardo di Chiaravalle, dans le quartier romain périphérique de Centocelle. Cet emplacement a été choisi parce qu’il se trouve près d’une rue où de nombreuses femmes sont contraintes de se prostituer a expliqué Mgr Ambarus, délégué diocésain pour la Charité, les Migrants et la Pastorales des Roms et des Sintis.
Journée italienne pour la Vie
Lors de ses appels, le Pape a également évoqué la Journée italienne pour la Vie dont le thème cette année est «conserver chaque vie». «Cet appel vaut pour tout le monde, spécialement pour les catégories les plus faibles : les personnes âgées, les malades, et aussi les enfants que l’on empêche de naître», a déclaré le Pape. «Je m’unis aux évêques italiens dans la promotion de la culture de la vie comme réponse à la logique du déchet et à la baisse démographique. Chaque vie doit être préservée, toujours !».
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