Au Mexique, les évêques se projettent dans l'avenir après les élections
Vatican News
Un mois après le processus électoral de juin dernier, les évêques de la Conférence épiscopale du Mexique ont publié un message dans lequel ils font part de leur satisfaction à l’issue de la présidentielle dans la mesure où «avec la faveur de Dieu et l'engagement de tous, le pays est debout et la vie va de l'avant, avec la contribution de petites et grandes actions de millions de Mexicains dans leur travail quotidien, avec la responsabilité de ceux qui gouvernent et, surtout», ajoutent les évêques, avec «les aspirations des jeunes générations qui hériteront du meilleur du Mexique et deviendront bientôt responsables de son présent».
Les évêques saluent l’exemple de «civilité démocratique» dont on fait preuve les assesseurs en poste dans les bureaux de vote le 2 juin dernier, mais aussi l’ensemble des citoyens, tant ceux qui se sentent représentés par le résultat des urnes que ceux qui en ont été déçus. Les prélats soulignent que, «pour construire ensemble notre avenir», le respect réciproque entre électeurs heureux ou frustrés est nécessaire «car nous formons un même pays», tout comme le talent de chacun, «sans exclusion».
Claudia Sheinbaum Pardo félicitée
Dans ce message, les évêques affirment avoir félicité la présidente élue Claudia Sheinbaum Pardo, ainsi que tous ceux qui ont été élus au niveau local.
«Nous ne pouvons pas ne pas mentionner le fait historique d'avoir pour la première fois une femme à la tête du pouvoir exécutif, reconnaissant ainsi ce que les femmes peuvent apporter à la société à leur manière», écrivent-ils évoquant la Lettre aux femmes de Jean-Paul II parue en 1995. Le Pape polonais y soulignait le génie des femmes et leur contribution dans tous les domaines de la vie, y compris la politique et les responsabilités sociales, de telle sorte que «la présence accrue des femmes dans la société s'avère décisive pour rendre visible et dépasser certaines façons unilatérales de voir le monde», une ressource pour construire une société plus inclusive.
Les évêques lui adressent néanmoins «un appel respectueux» pour que ses décisions et ses «premières actions» soient orientées vers la construction de l'unité nationale, l'inclusion de tous dans le projet national démocratique initiés il y a plusieurs décennies, «vers le renforcement et l'autonomie des trois branches du gouvernement avec toutes leurs institutions, et vers la pleine validité de l'État de droit, dans le respect des droits de l'homme fondamentaux». Tout cela fait selon eux «indubitablement» partie du mandat reçu dans les urnes le 2 juin dernier.
Construire tous ensemble le pays
Au-delà de la compétition électorale, les Mexicains, jeunes et vieux, militaires ou paysans engagés dans des partis politiques, des syndicats ou des communautés religieuses, tous sont appelés à agir «courage et espoir» pour un Mexique «plus juste et plus fraternel». Les évêques en rêvaient déjà en 2010 dans leur message «Pour qu'en Christ notre paix, le Mexique puisse vivre dans la dignité», ils le réaffirmaient aujourd’hui. Ils appellent à surmonter les divisions et à construire des ponts de dialogue et de réconciliation «pour le bien commun de notre nation». Le Mexique, fidèle à son histoire, a une vocation de grandeur et d’unité, estiment-ils.
Ils plaident en faveur d’actions en vue de dépasser les inégalités sociales et de vaincre la pauvreté. Il faut permettre à tous d’obtenir de meilleures opportunités. Autre aspect essentiel selon eux. S’unir pour vaincre la violence et la criminalité «qui nous causent tant de tort» et chercher à construire la paix et l'harmonie.
Ils invitent enfin tous les Mexicains à prier pour «ceux qui assument la responsabilité de gouverner», et confient l’avenir du pays à l’intercession de Sainte Marie de Guadalupe, «cœur de notre peuple». «Puisse-t-elle, depuis Tepeyac, nous guider vers un lendemain d'unité et d'espérance», concluent-ils.
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