JO: Cent ans après, une rencontre interreligieuse pour célébrer la fraternité
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
C’était il y a 100 ans lors des précédents Jeux olympiques de Paris: la cathédrale Notre-Dame de Paris accueillait une cérémonie entre les différentes religions. En clin d’œil à cet événement, ce dimanche 4 août 2024, une rencontre interreligieuse a été organisée pour célébrer la fraternité entre les peuples et les religions, incarnée lors des événements mondiaux comme les Jeux olympiques.
Mobiliser le meilleur pour l'humanité
Vers 10h, les représentants des cinq grandes religions du monde se sont rassemblés sur le parvis de la cathédrale parisienne encore en travaux jusqu’à début décembre 2024. Entourés d’une centaine d’aumôniers du centre multiconfessionnel, chacun a partagé sa réflexion sur la manière dont le sport peut mobiliser le meilleur pour l’Homme et l’humanité.
Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire de Paris représentait le christianisme aux côtés de Christian Krieger, président de la Fédération Protestante de France et d’Anton Gelyasov, représentant du culte orthodoxe. Quatre représentants de l’islam, du judaïsme, du bouddhisme et de l’hindouisme étaient également présents. Le choix de Notre-Dame de Paris semblait d'ailleurs évident, avance Mgr Emmanuel Gobilliard, le délégué aux Jeux olympique de la CEF, car c'est «un lieu à la fois profondément religieux mais reconnu par tous, un lieu qui dit quelque chose d’universel».
Les prises de parole étaient libres, prière, exhortation ou lecture, mais Mgr Gobilliard insiste sur la beauté et la force du temps de silence qui a été pris. «Je pense que c'est la plus belle façon d'exprimer une prière commune, ça permet de dire quelque chose de grand et de beau», explique-t-il.
«Ce matin, Dieu fit un miracle»
Cette célébration trouve son origine dans la cérémonie entre les religions du 5 juillet 1924 pour les Jeux olympiques de Paris, une tradition encore récente à l’époque. Une querelle était d’ailleurs née pour savoir s’il s’agissait «d’une célébration religieuse ou qui relevait plutôt du domaine du fraternel», poursuit Mgr Emmanuel Gobilliard.
Comme le note Holy Games, le baron Pierre de Coubertin avait précisé que la cérémonie ne comporterait «ni messe, ni bénédiction, ni prêtres à l’Autel, absolument rien de ce qui constitue une cérémonie catholique, mais rien que de beaux chants, dans un beau cadre, et quelques mots très laïques de bienvenus…».
Réunissant presque tous les athlètes, cette cérémonie de 1924 fut saluée par la presse de l'époque. Paris Soir écrivait par exemple: «Ce matin, Dieu fit un miracle. Il avait réuni dans son sanctuaire des protestants, des bouddhistes, des sémites et des chrétiens orthodoxes».
Exprimer une fraternité commune
Cette volonté de partager un moment entre croyants de différentes religions à l'occasion des Jeux olympiques n’est donc pas nouvelle.
«C'était quand même assez surprenant pour l'époque, et c’est magnifique parce que ça veut dire que, même il y a 100 ans, on avait déjà ce souci de manifester quelque chose de commun et d'exprimer une fraternité commune. Et c'est à travers les Jeux Olympiques que ça s'est fait», rappelle Mgr Emmanuel Gobilliard.
La rencontre de ce dimanche a elle aussi permis de célébrer l’unité des religions autour du sport, en présence de Thomas Bach, président du Comité international olympique et de Tony Estanguet, président de Paris 2024. Une unité qui se retrouve pendant toute la durée des olympiades au centre multiconfessionnel qui accueille les athlètes de toutes religions pour les accompagner et leur proposer un soutien spirituel.
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