Journée de réconciliation au Canada: l’engagement des évêques
Vianney Gilliot – Radio Vatican
«Je suis affligé. Je demande pardon», avait déclaré le Pape François lors de son voyage au Canada en juillet 2022. Deux ans après cette visite, et face au rôle de l’Église canadienne dans ce qu’ont été les pensionnats, les évêques canadiens s’efforcent une fois de plus de lier les actes aux paroles.
Un travail de vérité
Depuis la première journée de vérité et de réconciliation en 2021, l’Église canadienne fait non seulement face à cette terrible réalité mais elle participe aussi à la recherche d’une solution la plus juste à ces événements qui bousculent, encore aujourd’hui, la société canadienne. Si les mots ne suffisent pas pour l’Église qui a vu le dernier pensionnat fermer en 1997, les gestes concrets apparaissent année après année.
En 2021, l’Église canadienne a annoncé la création d’un Fonds de réconciliation avec les autochtones: les populations locales ont ainsi bénéficié de ressources pour revitaliser leur culture et leur langage, améliorer l’éducation et, ainsi, renforcer leur communauté. À cela a suivi pour l’Église l’ouverture de ses propres archives sacramentelles. Mêmes si elles ne permettent pas de comptabiliser plus précisément les morts, ce travail de transparence est un premier pas vers la réconciliation pour la communauté canadienne. Les évêques ont réaffirmé, dans un communiqué publié ce lundi 30 septembre, leur soutien et leur accompagnement à toutes les entreprises de vérité qui naitront au sein de la communauté autochtone. Ils expriment notamment leur «peine devant l’héritage douloureux des anciens pensionnats autochtones». L’invitation est lancée alors à tous les fidèles d’ouvrir leur cœur, «honorer les récits qui sont racontés, emprunter le chemin de la vérité et de la guérison».
«L’Église est la maison où l’on se réconcilie»
Concernant l’objectif des 30 millions de dollars à récolter dans le cadre du fonds de réconciliation des autochtones, la conférence des évêques du Canada a annoncé cette année avoir rassemblé la moitié des fonds. Une avance de cinq ans est alors prise sur le calendrier prévu. Encore très actuel, le message du Pape est toujours relayé par les évêques canadiens.
«L’attitude de convivialité, de fraternité, le regard apaisant, disponible, ouvert, sans jugement de la part du Saint-Père, a marqué tout le monde», se souvenait Mgr Raymond Poisson, évêque de Saint-Jérôme-Mont-Laurier. Ce dernier notait notamment la démarche d’humilité dont faisait preuve l’évêque de Rome et qui avait été remarquée par les populations autochtones. Les évêques Canadiens, en cette année 2024, se sont de nouveaux joints aux paroles du Pape lorsqu’il disait que «l’Église est la maison où l’on se réconcilie, où l’on se réunit pour repartir et grandir ensemble».
La conférence épiscopale renouvelle ainsi son intérêt porté à la guérison des blessures engendrées par l’Église.
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