François en Belgique, quelles attentes? Entretien avec le père Scholtès

Le père Tommy Scholtès, porte-parole francophone de la Conférence épiscopale, confie ses attentes au moment où le Pape François arrive à Bruxelles. Le Souverain pontife sera en Belgique jusqu’au dimanche 29 septembre.

Joseph Tulloch – Envoyé spécial à Bruxelles

Le Pape François est arrivé en Belgique pour une visite de quatre jours. Une brève escale au cœur de l'Europe, qui contraste fortement avec le récent voyage du Saint-Père en Asie du Sud-Est et en Océanie. Pourquoi le Pape vient-il en Belgique et comment l'Église locale se prépare-t-elle à cette visite? Vatican News s'est entretenu avec le père Tommy Scholtès, SJ, porte-parole francophone de la conférence des évêques belges.

Quelles sont vos attentes et vos espoirs pour la visite du Pape?

Alors mes attentes, elles sont, que ce soit un moment joyeux, un moment de confirmation, un moment d'encouragement, un moment de rencontre au sens où beaucoup de personnes vont s'adresser à lui. D'autres personnes que le Pape prononceront des discours. Il y aura aussi des responsables de l'Église, il y aura le roi. Il y aura des anonymes, il y aura le recteur de Louvain et de Leuven. Donc beaucoup de personnes vont lui parler et je pense que c'est très important qu'on sente bien que le Pape est d'abord un pasteur, quelqu'un qui a envie de dialoguer, d'écouter et alors de pouvoir aussi répondre à ces personnes dans ces différentes situations.

Par rapport à d’autres pays que le Pape a visités récemment, la Belgique est assez sécularisée. Quel rôle joue une visite papale dans un tel contexte?

Alors c'est vrai que la Belgique est un pays sécularisé. La religion catholique est une des religions présentes. On ne peut pas dire qu'il y ait une forte identité catholique. Il y a une grande histoire catholique.

Malheureusement, les abus sexuels dans l'Église ont contribué à une grande fragilisation aussi de l'Église, et je le comprends parce qu'il y a eu beaucoup de drames dans le domaine des abus sexuels et nous devons les prendre en compte.  Et le Pape, d'ailleurs, va prendre du temps pour recevoir des victimes.

Mais je pense que ce que je peux attendre de plus fort, c'est un souffle, je dirais le souffle de l'Esprit, une vie, un encouragement dans lequel une parole doit être dite. Elle doit être dite en premier lieu par le Pape bien sûr, mais par toute l'Église et par tous les chrétiens de Belgique, de vivre l'Évangile non seulement en paroles, mais en actes. Et même si aujourd'hui l'Église est peut-être moins forte, c'est peut être aussi une certaine leçon d'humilité. Mais l'essentiel, c'est que, le Pape François a dit lui-même Au Maroc, le plus grand danger pour une Église n'est pas d'être minoritaire, c'est d'être insignifiante. Et donc, le plus important pour nous en Belgique aujourd'hui, c'est que le Pape nous redise la signification de l'Église dans une société sécularisée.

Nous sommes ici au Collège Saint-Michel, où le Pape vous rencontrera avec vos frères jésuites samedi. Que signifie pour une communauté jésuite d’avoir une rencontre aussi intime avec le chef de l’Église catholique?

Alors je crois que c'est un moment de grande émotion. On sent que dans la communauté, c'est quelque chose qui est très important. Un peu mystérieux aussi. Le Pape sera naturel et on va lui demander aussi quelques conseils. Ce qu'il a envie de nous dire, je dirai dans le cœur à cœur, pas uniquement dans un discours officiel, mais dans le cœur à cœur. Ce qu'il a envie de dire à des jésuites engagés dans une ville qui est un peu cosmopolite, capitale de l'Europe, capitale de l'OTAN et une ville aussi où la communauté musulmane est aussi très présente. Je pense qu'on va parler aussi de vocation à la vie religieuse et la difficulté de de s'engager pleinement pour des jeunes, aussi dans la compagnie de Jésus. Je pense qu'on parlera de de sa vie personnelle et comment il nous encourage à vivre dans notre quotidien, pas uniquement nos activités officielles ou nos activités publiques, mais aussi notre vie de prière. Il a certainement des très bons conseils à nous donner et le fait que ça nous soit dit en direct touchera encore davantage les cœurs.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

26 septembre 2024, 18:53