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Un poste de contrôle militaire sur le pont Tongil, la route menant à la ville nord-coréenne de Kaesong, dans la ville frontalière de Paju, le 9 octobre 2024. Un poste de contrôle militaire sur le pont Tongil, la route menant à la ville nord-coréenne de Kaesong, dans la ville frontalière de Paju, le 9 octobre 2024.  (AFP or licensors)

Les catholiques sud-coréens continuent d’espérer en la réconciliation

Malgré la volonté de la Corée du Nord de couper toute liaison avec le sud, et une baisse d'optimisme chez les jeunes sud-coréens quant à une réconciliation, les responsables catholiques continuent à oeuvrer au rapprochement entre les deux pays frères. L'Église sud-coréenne compte sur le Jubilé, axé sur l'espérance, pour redoubler de prière pour la paix.

Olivier Bonnel (avec Fides) - Cité du Vatican 

Les voies de communications ferroviaires et terrestres reliant les deux Corées sont officiellement fermées depuis ce mercredi 9 octobre, ainsi en a décidé le régime de Pyongyang. L'armée nord-coréenne a expliqué qu'il s'agissait d'une «mesure d'autodéfense pour empêcher la guerre» avec le sud. Le régime nord-coréen, toujours plus replié sur lui-même explique avoir pris aussi cette décision en raison des exercices militaires communs pratiqués par la Corée du Sud et les États-Unis dans la région. 

Si ces tensions ne sont pas nouvelles, elles traduisent la dégradation des relations entre les deux voisins, alors que Pyongyang poursuit sa course à l'armement. Mi-septembre, l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA avait pour la première fois diffusé des images de Kim Jong-un visitant des installations présumées d’uranium enrichi. Coincé dans sa paranoïa, le dictateur nord-coréen a expliqué le 4 octobre qu'il n'hésiterait pas à utiliser la bombe atomique si son territoire venait à être attaqué. Aux discours belliqueux du nord s'ajoute une perte de confiance massive chez les jeunes Sud-coréens envers une paix durable dans la Péninsule. «Je pense que de nombreux jeunes du Sud commencent à penser que la réconciliation ou la réunification ne sont pas des voies viables. L'espoir diminue», a confié Mgr Peter Soon-Taick Chung, l'archevêque de Séoul et administrateur apostolique de Pyongyang dans un entretien à l'agence Fides.

Poursuivre la prière et l'éducation pour la paix 

Malgré ce climat de défiance, l'Église sud-coréenne reste déterminée à œuvrer pour la réconciliation. Il faut «continuer à allumer la lumière de l'espoir dans la société coréenne, surtout aujourd'hui, dans l'impasse actuelle», plaide l’archevêque de Séoul. «Nous approchons du Jubilé, qui a pour thème l'espérance: nous sommes des pèlerins de l'espérance également en ce qui concerne les relations avec le Nord» souligne-t-il. 

Dans plusieurs diocèses du pays, les fidèles sont invités à prier pour la réconciliation future. À Séoul, une messe est célébrée chaque semaine à cette intention. Dans chaque diocèse sud-coréen, il existe une commission pour la réconciliation et l'unification du peuple coréen, au sein de laquelle des prêtres religieux, des religieuses et des laïcs se réunissent «pour parler de la paix et continuer à sensibiliser au sujet de la paix, avec des initiatives adressées aux fidèles catholiques mais aussi aux non-catholiques», souligne Mgr Simon Kim Ju-young, évêque de Chuncheon et président de la Commission épiscopale pour la réconciliation. 

La dernière visite des membres de cette commission à Pyongyang remonte à 2015. Mgr Simon Kim Ju-young n'était que simple prêtre à l'époque. «Je me souviens de leurs visages et de leurs paroles. Il s'agissait de personnes qui confessaient être chrétiennes et je sentais dans mon cœur qu'elles le disaient avec la sincérité du cœur et l'authenticité de l'Esprit Saint», explique-t-il en évoquant les quelques fidèles rencontrés. «Nous espérons pouvoir un jour nous réunir et prier à nouveau ensemble». 

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09 octobre 2024, 15:57