Tchad: une messe pour les corporations de l'armée nationale
Edouard Takadji – N’Djamena
«Nous sommes tous responsables de la vie des autres et en particulier nous qui sommes chargés de veiller à la protection de la vie de nos familles, de notre société, de notre église et de notre pays», a lancé l’archevêque de N'Djamena dans son homélie. Mgr Djitangar a déclaré être également conscient de sa responsabilité spirituelle en tant qu’évêque et pasteur. «Le mot évêque signifie celui qui veille sur le peuple que Dieu lui a confié, comme un berger veille sur le troupeau», a-t-il expliqué.
Comme les anges gardiens, les forces de l’ordre veillent à la sécurité du pays
L’archevêque a rappelé la fête des saints Archanges Michel, Raphaël et Gabriel le 29 septembre et celle des saints anges gardiens, qui a lieu le 2 octobre. C’est cette mémoire liturgique que l’Église tchadienne a choisi pour célébrer les forces de sécurité, en mettant en évidence leur rôle de gardien. «Nous avons retenu cette dernière date comme fête de tous ceux qui assurent la sécurité dans notre pays», a souligné le prélat tchadien.
Mgr Djitangar a exhorté les policiers et les gendarmes à participer à la sollicitude de Dieu pour le monde en veillant sur l’intégrité du pays et sur son environnement écologique, en assurant la sécurité dans la ville et en protégeant les entreprises. «Nous sommes les collaborateurs de Dieu quand nous exerçons cette fonction de gardien de la vie des personnes, du pays, de la société ou de la cité dans nos différentes corporations». L’archevêque de N’Djamena a rappelé que lorsque l’homme abuse du pouvoir que Dieu lui a donné, il s’en suit des graves conséquences. «Le changement climatique et le déséquilibre écologique dont nous subissons les conséquences, les inondations qui nous menacent actuellement et les menaces nucléaires viennent du fait que l’homme abuse du pouvoir que Dieu lui a donné. Et les premières victimes de ces catastrophes sont les petits, les faibles et les innocents», a-t-il ajouté.
Imiter les saints anges gardiens pour bien assurer l’ordre des institutions
Mgr Djitangar a fait comprendre que la tradition biblique conçoit le monde divin comme modèle de référence au monde humain. Dans la Bible Dieu a aussi une «armée céleste» pour manifester sa puissance et il est parfois appelé le «Dieu des armées célestes», «Yahweh sabbaot». Ainsi sa grandeur est exprimée en termes de cour royale, Dieu avec une multitude des êtres invisibles qui sont à son service. Pour le prélat, les archanges seraient un peu à l’image de nos armées humaines, les officiers d’Etat-major ayant chacun une tâche de commandement. L’archange Saint Michel serait aujourd’hui le chef d’État-major général, l’officier chargé de la logistique ou des forces spéciales et Gabriel serait l’officier de liaison, chargé de communications comme nous le voyons dans l’Annonciation. Ce n’est qu’une simple comparaison mais très significative.
«C’est à travers la doctrine des anges gardiens que la Bible nous exprime la sollicitude de Dieu pour l’homme, la plus aimée de ses créatures. Nous croyons que chacun de nous a un "ange gardien" qui veille sur lui, qui le guide, le conseille, le protège contre les dangers». Les personnes chargées d’assurer la sécurité des personnes et des institutions sont leurs collaborateurs. «Puisque Dieu est "notre Père" et que nous sommes ses enfants bien aimés, imitons-le en exerçant nos différentes fonctions».
Veilleur permanent pour percevoir les dangers qui menacent la société
L’archevêque de N’Djaména a souligné que l’église-famille de Dieu a aussi une vocation d’être un veilleur permanent pour percevoir les dangers qui menacent la société, lutter contre ceux qui empêchent le bien-vivre ensemble. Il a exhorté à agir «en tout et partout avec professionnalisme et amour pour rendre témoignage à Jésus-Christ ». Il a également appelé à avoir de la considération les uns pour les autres. Le prélat a enfin invité à prier pour les forces de l’ordre, afin qu’ils «qu’ils soient des chrétiens dignes, exemplaires et fidèles à leur foi dans l’exercice de leurs responsabilité».
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