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Conflit dans le nord d'Israël. Conflit dans le nord d'Israël.   (AFP or licensors)

P. Faltas: «C’en est assez maintenant. Tu ne tueras point!»

Alors que la guerre se poursuit en Terre Sainte et au Proche-Orient, le vicaire de la Custodie de Terre Sainte propose une réflexion sur le cinquième commandement du Décalogue. «Tu ne tueras point signifie également ne pas soutenir la guerre et œuvrer pour l’arrêter», assure-t-il.

Père Ibrahim Faltas*

Tu ne tueras point est le commandement, le cinquième, qui nous met devant l’inhumaine possibilité qu’un être humain puisse ôter la vie d’un de ses semblables. Les dix commandements nous demandant d’observer l’amour de Dieu et l’amour pour son prochain afin de suivre la voie du salut. Pour nous, chrétiens, il en est ainsi. Pour toute l’humanité, tu ne tueras point, devrait être une loi morale.

La mort est le contraire de la vie. Tuer est le contraire de vivre. Donner la vie est le contraire d’ôter la vie. Qui a le pouvoir d’ôter la vie? Qui peut tuer ou commanditer le meurtre d’un de ses semblables? Qui permet que ces morts se multiplient et, bien que ce soit possible, ne les arrête pas? Je pense que ce sont des questions évidentes que de nombreuses personnes dans le monde se posent, et auxquelles personne n’a les réponses. Ce sont les questions de consciences qui sentent l’absence de vérité et de justice. La mort d’un seul être humain fait mal, la mort d’êtres humains innocents et sans défense fait très mal. Le manque de pitié humaine est incompréhensible, l’indifférence est inhumaine. La haine est le contraire de l’amour, la vengeance est le contraire du pardon.

De quoi naît la haine? Qu’est-ce qui pousse un homme à faire souffrir un autre homme? On n’arrive pas à mettre un terme à la violence, qu’on ne trouve même pas dans le monde animal où il y a plus de solidarité entre congénères.

Les meurtres de civils sans défense en Terre Sainte continuent. La violence augmente et le nombre de morts au Liban, en Palestine, en Syrie, les morts à Gaza sont des nombres en hausse mais qui ne font plus la Une des journaux. Des milliers de déplacés vivent dans des tentes et dans la détresse, des milliers de survivants souffrent de la faim, de la soif, ils ont souffert de la chaleur, du froid qui, après un an, est revenu. Les aides ne sont plus acheminées, car elles sont à nouveau bloquées. De nombreuses personnes ne peuvent être sauvées car il n’y a pas d’hôpitaux et de médicaments. De nombreuses personnes sont ensevelies sous les décombres, de nombreuses personnes sont privées de sépulture honorable. La mort et la destruction sont semées, des vies humaines, des maisons, des routes, des lieux de soutien pour le corps et l’esprit disparaissent, la merveille de la nature donnée par Dieu à l’humanité ingrate et irresponsable est détruite. On tue et on détruit par intérêt et par pouvoir. On tue également avec désintérêt envers les besoins essentiels de son prochain, on tue dans l’indifférence et l’absence d’actions concrètes pour arrêter la guerre, bien qu’on en ait la possibilité. Tu ne tueras point signifie également ne pas soutenir la guerre et œuvrer pour l’arrêter. C’en est assez maintenant. Tu ne tueras point!

* Vicaire de la Custodie de Terre Sainte

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15 octobre 2024, 15:21