Être des apôtres de la qualité académique universitaire
Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican, avec Jean Baptiste Malenge - Kinshasa
Les recteurs des universités catholiques et doyens des facultés ecclésiastique se sont réunis à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo du 12 au 13 novembre pour réfléchir sur «la mise en réseau et la recherche de bons modèles de développement, gages de la qualité et de la distinctivité des universités catholiques». C’était dans les enceintes de l’Université Catholique du Congo, en présence du président de l’Agence du Saint Siège pour l’évaluation et la promotion de la qualité des Universités et Facultés ecclésiastiques (AVEPRO), le père Armand Puig i Tarrech. Venus de toutes les régions d’Afrique et de la grande île, lusophones, anglophones et francophones, 40 répondants de l’éducation supérieure de l'Eglise sur ce continent et ses îles, ont partagé leurs impressions et expériences dans la gestion catholique, dans les rapports avec le moment, l’état et les autres établissements universitaires. Le but de ce partage était d’acquérir des nouvelles approches pour améliorer la qualité de la formation dans les établissements catholiques, avec impact sur les autres créations, soient-elles publiques ou de gestion privée.
Apôtres de la qualité
Au début de ces assises, le président de l’AVEPRO avait présenté la démarche à suivre pour ce séminaire régional. Selon lui, Ce rassemblement devait avoir pour approche le principe de la qualité. «Nous sommes des apôtres de la qualité académique universitaire», a déclaré le père Armand Puig i Tarrech, affirmant la perspective universelle que devaient embrasser ce congrès. «Ce n’est pas un séminaire isolé, il s’encadre dans une vision qui vient embrasser le monde entier (…) Cette attente que nous avons sur les universités catholiques et ecclésiastiques est partagée par d’autres institutions académiques de ces universités de par le monde», a déclaré le président de l’AVEPRO. Cette vision globale de l’éducation universitaire catholique répond à la préoccupation du Pape François à «reconstruire un pacte éducatif mondial». Selon le Saint Père, cela parait comme une exigence face à la constante transformation que subit le monde contemporain, «traversé par des multiples crises (…) une métamorphose non seulement culturelle mais aussi anthropologique qui engendre de nouveaux langages et rejette, sans discernement, les paradigmes qui nous sont offerts par l’histoire». En effet, pour le successeur de Pierre, chaque changement exige un parcours éducatif impliquant tout le monde. D’où pour lui la nécessité de « construire un village d’éducation où on partage, dans la diversité, l’engagement à créer un réseau de relations humaines et ouvertes».
La gratuité comme marque distinctive de l’éducation catholique
La cérémonie d’ouverture à ce forum a impliqué une messe, célébrée par Mgr Donatien Bafuidinsoni, évêque d’Inongo et président du conseil d’administration de l’Université catholique du Congo. Dans son homélie, Mgr Bafuindisoni a souligné la nécessité de marquer l’éducation catholique en Afrique d’un signe distinctif, en insistant notamment sur la gratuité avec laquelle les hommes et les femmes formés dans les institutions de l'éducation supérieure catholique doivent se dévouer au service de l’humanité. Par ailleurs, les travaux de Kinshasa ont retenu la nécessité d’utiliser la persuasion dans leur approche des peuples et sociétés pour espérer leur inculquer le principe de qualité. Cet idéal, a-t-il été rappelé, implique «la critique positive, la capacité à faire son examen de conscience». Dans la même perspective, les forumeurs ont été invités à évaluer régulièrement les forces et les faiblesses de leurs institutions. Ainsi, la mise en réseau et la recherche de nouveaux modèles de développement ont été proposés comme gages de la qualité, impliquant la dimension ecclésiale et synodale.
Floraison d’institutions universitaires catholiques en Afrique
Un autre élément qui a retenu l’attention des participants à ces assises est l’augmentation remarquable dees institutions universitaires catholique sur le continent. Pour les autorités académiques catholiques, cette floraison correspond à la vitalité même de l’Eglise et de la société africaine en forte croissance démographique. Si l’école catholique missionnaire a évolué jusqu’au niveau secondaire, dans le contexte actuel, l’Eglise africaine se doit de répondre à la demande croissante de la qualité de l’école catholique, affirment-ils. Le président de l’Agence du Saint-Siège pour l’évaluation et la promotion de la qualité a alors souligné la nécessité de trouver comment assurer la maturité à de si nombreuses institutions jeunes qui sont nés, appelées à devenir adultes. «Il leur faut la nourriture de la qualité», a déclaré, le père Tarrech. Sur un autre angle, les participants ne se sont pas passés des relations avec les gouvernements et de la question de la reconnaissance des diplômes aussi bien par les instances ecclésiastiques que par ceux-là. Ce point revêt toute sa pertinence considérant le fait que ce sont les états qui fixent et attribuent les personnalités académiques aux institutions universitaires, et avec elle la reconnaissance et la sanction des parcours effectués au sein de ces institutions.
Qui sont les universités et les facultés ecclésiastiques
La question de l’identité des universités et facultés ecclésiastiques a aussi suscité de l’intérêt au cours de ce forum. Cette demande a mobilisé une série d’autres questions telle que celle de savoir «à quoi servent les études de théologie dans une société orientée plutôt vers les études dites profanes». La réponse commune est que «les africains ont encore besoin apprendre à dire Dieu, et les expériences montrent que les Africains non-ecclésiastiques demandent aussi à être instruits, renseignés sur la foi et sur l’Eglise». Ceci pour dire que «la théologie est plus que jamais utile à la société africaine». Rappelons que l’AVEPRO est une agence du Saint-Siège chargée d’évaluer et la promouvoir la qualité dans les universités et facultés ecclésiastiques. Erigée en 2007, sa perspective est de promouvoir et développer une culture de la qualité dans les institutions universitaires qui dépendent directement du Saint-Siège et d’y garantir des critères de qualité valables au niveau international. Ainsi, tout en opérant en pleine autonomie, l’Agence travaille en partenariat avec toutes les parties prenant part à la vie et au progrès des Universités et Facultés ecclésiastiques : les institutions elles-mêmes, la Congrégation pour l’Éducation Catholique, les conférences épiscopales, toutes les autorités internationales, nationales et régionales ainsi que tous ceux qui travaillent dans les différents diocèses des pays où siègent les institutions universitaires ecclésiastiques.
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