Journée mondiale des pauvres: les enfants de Madagascar, premières victimes
Marine Henriot – Cité du Vatican
A Tuléar dans le sud de Madagascar, ils sont des dizaines d’enfants à parcourir quotidiennement une trentaine de kilomètres à pied pour aller couper du bois pour produire et vendre du charbon, la seule perspective économique de la région. Pendant ce temps, les bancs des écoles sont abandonnés. «Le problème, c’est que les parents ne connaissent même pas l’avantage des études», témoigne le père Jean Chrysostome, fondateur de l’association SOS Toliara qui vient en aide à la population: «Les parents préfèrent envoyer leur enfants travailler au charbon plutôt que de les envoyer à l’école, il faut aussi sensibiliser les parents».
Ces derniers mois, l’association a construit huit écoles dans la région, qui accueillent des enfants de 5 à 16 ans. En attendant que les écoles fructifient, l’association doit aussi gérer les urgences du quotidien comme la faim et le manque d’eau dans une région abandonnée par l’Etat.
Ouverture d’un orphelinat
Les enfants sont en première ligne face à la pauvreté. Le dernier projet de l’association se nomme «La maison des anges». Ses portes ont ouvert en septembre à Tuléar et la structure d’accueil offre un toit à une douzaine d’enfants, dont la majorité sont le fruit de la prostitution endémique dans la région. «La prostitution est devenu un mode de vie», regrette le père Jean. «La maison des anges» tente de construire un avenir pour ces orphelins de père, mais parfois aussi de mère décédées des suite de maladies, «les enfants sont innocents, grâce à cette innocence ils peuvent améliorer leur vie».
Appel aux dons
«Même un euro compte pour nous», explique le père salésien. L’argent récolté sert également à la construction de citerne pour récolter l’eau de pluie. «Quand il y a des citernes, les trajets pour distribuer l’eau sont réduits, il faut stimuler les chauffeurs pour venir car il arrive qu’ils n’aient pas le courage de faire la route», détaille le fondateur de l’association. «Une goutte d’eau dans l’océan», soupire-t-il, mais dans un pays où durant la saison sèche les enfants peuvent passer trois jours sans manger, la goutte d’eau de l’association SOS Toliara est vitale.
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