Abbé Pérenne Musimu, initiateur diocésain à Kinshasa, chargé par l'épiscopat congolais pour coordonner les activités du Jubilé d’or du groupe "Bilenge ya Mwinda". Abbé Pérenne Musimu, initiateur diocésain à Kinshasa, chargé par l'épiscopat congolais pour coordonner les activités du Jubilé d’or du groupe "Bilenge ya Mwinda". 

La pastorale des Bilenge ya Mwinda en RDC, une école de vie à la suite du Christ-Roi

L’année 2024 a été riche en expériences spirituelles pour les membres du groupe initiatique Bilenge ya Mwinda (Jeunes de lumière), qui ont célébré les 50 ans d’existence de cette pastorale d’encadrement et d’initiation des jeunes née en RDC. Dans une interview accordée à Vatican News, l’abbé Pérenne Musimu, initiateur diocésain de Kinshasa, est revenu sur le déroulement des activités réalisées au cours de «cette année de grâce, qui s'est achevée avec la solennité du Christ-Roi de l'Univers».

Entretien réalisé par Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican

Fondée dans les années 70 et reconnue officiellement en 1974, l’initiation Bilenge ya Mwinda offre à la jeunesse une formation intégrale, humaine chrétienne, en puisant dans les valeurs des cultures négro-africaines. En visite à Rome avec une délégation venue de Kinshasa, en République Démocratique, l’abbé Pérenne Musimu, initiateur diocésain, chargé par l'épiscopat congolais pour coordonner les activités du Jubilé d’or de ce groupe des jeunes, a exprimé sa satisfaction, et celle des jeunes congolais, face au déroulement de cette année jubilaire qui se clôture dimanche 24 novembre, en la solennité du Christ-Roi de l’Univers et la célébration de la 39e Journée mondiale de la jeunesse. Le prêtre congolais a également souligné l’importance de cette pastorale des jeunes qui, dans un contexte de crises, «pourrait les aider à être résilients, à orienter leur vie dans la découverte d'une vocation humaine et chrétienne».

Abbé Pérenne Musimu, initiateur diocésain, chargé par l'épiscopat congolais pour coordonner les activités du Jubilé d’or de ce groupe des jeunes.

Abbé Pérenne, quel est le but de votre visite à Rome?

Dans la ville éternelle, nous sommes venus clôturer l'année jubilaire de 50 ans des Bilenge ya Mwinda. Ce dimanche, en effet, dans tous les diocèses du Congo et des pays environnants où est organisée la pastorale des Bilenge ya Mwinda, la célébration du jubilé d’or de ce groupe se clôturera au cours de la messe diocésaine des jeunes que chaque évêque présidera dans son diocèse. Et la délégation venue de Kinshasa est ici à Rome pour clôturer justement cet événement avec le Pape, et l’offrir à Dieu par l'intercession des deux piliers de l'église, Pierre et Paul.

Quelles sont vos impressions au terme de la célébration des 50 ans du groupe Bilenge ya Mwinda, et comment les jeunes ont vécu ce moment ?

Cette année jubilaire a été vécue comme un temps de grâce. Je sens que les jeunes ont été enthousiasmés et heureux d’avoir célébré ce jubilé, qui a donné un nouvel élan à la pastorale Bilenge ya Mwinda et qui a revitalisé cette pastorale des jeunes dans notre église particulière de Kinshasa, et dans tous les diocèses, parce que nous sommes maintenant en contact avec beaucoup d’autres dans le pays. Et donc, je dirais que les impressions sont très positives et les objectifs ont été atteints.


Pourriez-vous nous faire un tour d'horizon sur les activités qui ont été organisées au cours de cette année jubilaire?

Au cours de cette année jubilaire, chaque diocèse a organisé d’abord une messe d'ouverture après la proclamation de l'année 2024 comme année jubilaire, par la Conférence épiscopale nationale du Congo. Et dans le cadre de cette année jubilaire, des activités culturelles et sportives ont été organisées au niveau de chaque diocèse.

En outre, aux niveaux national et international, nous avons eu un colloque qui a réuni plus de 30 diocèses et plus de cinq pays à Kinshasa. Ce colloque a été clôturé par la messe solennelle présidée par le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, par la relecture de l'historique de la pastorale Bilenge ya Mwinda, et même jusqu'à la visite de la tombe du père fondateur du groupe, Mgr Ignace Matondo.

Par ailleurs, nous avons eu au niveau de chaque diocèse, des séances de restitution des activités du colloque et au mois de septembre, autour de la date de la naissance de Mgr Matondo, nous avons organisé une semaine dite «semaine Mgr Matondo», dans pratiquement tous les diocèses du Congo. Cette s'est clôturée avec des pèlerinages organisés dans divers sites divers des différents diocèses. Enfin, la solennité du Christ-Roi de l’Univers est réservée à la clôture de toutes ces activités.

La délégation congolaise du groupe initiatique Bilenge ya Mwinda, en visite à Rome dans le cadre de la clôture de son jubilé d'or.
La délégation congolaise du groupe initiatique Bilenge ya Mwinda, en visite à Rome dans le cadre de la clôture de son jubilé d'or.

Et en tant qu’initiateur diocésain du groupe Bilenge ya Mwinda, vous travaillez étroitement avec les jeunes. Quels défis pourriez-vous soulever de la part, non seulement des jeunes de ce groupe, mais aussi des jeunes en général? Et dans quelle mesure cette spiritualité de jeunes de lumière pourrait les aider à relever ces défis?

Pour ce qui est des défis, je vais en parler à deux niveaux: au niveau des jeunes en tant que catégorie du peuple de Dieu, qui méritent une prise en charge de l'Église; et au niveau de la structure dont nous parlons, la communauté initiatique Bilenge ya Mwinda, qui est aussi confrontée à cet énorme problème.

Au niveau des jeunes, en tant que catégorie particulière du peuple de Dieu, l'initiation Bilenge ya Mwinda a été une structure avant-coureur de la nouvelle évangélisation des jeunes. En effet, Mgr Matondo, déjà au lendemain du Concile Vatican II, avait senti qu'il fallait un nouveau langage, de nouvelles méthodes, un nouvel élan dans la pastorale des jeunes, surtout dans nos pays africains où il y avait des défis moraux très importants, des défis politiques et sécuritaires qui remettaient même en cause l'avenir de la jeunesse.

Et ce groupe initiatique a été donc conçu comme cette structure qui, dans ces contextes de crise, pourrait permettre aux jeunes de sortir du lot et de suivre Jésus. D’où la dimension importante de la formation Bilenge ya Mwinda, qu'on appelle la «Mystique du Combat spirituel», parce que dans un contexte de crise, les jeunes doivent être assez résilients, assez combattants, et orienter leur vie dans la découverte d'une vocation humaine et chrétienne pour savoir ce que le Seigneur veut d'eux. Et je crois que 50 ans après, ce sont des défis qui ont été relevés, parce que beaucoup de jeunes se sont vus orientés grâce à la formation qu'ils ont reçue dans le Bilenge ya Mwinda.

Logo du Jubilé d'or du groupe "Bilenge ya Mwinda"
Logo du Jubilé d'or du groupe "Bilenge ya Mwinda"

Le mois prochain, précisément le 24 décembre, le Pape François procédera à l'ouverture de l'année sainte, au cours de laquelle sera également célébré également le jubilé de la jeunesse. Comment les jeunes du Congo, particulièrement ceux du groupe initiatique Bilenge ya Mwinda, se préparent-ils à vivre ce moment de grâce qui réunira les personnes du monde entier?

Les Bilenge ya Mwinda s'inscrivent dans le programme et les activités prévues par la Conférence épiscopale nationale du Congo via sa Commission épiscopale de l'évangélisation. Nous avons déjà échangé avec le secrétaire de ladite commission, qui va nous partager ces différentes activités et les différents programmes.  Mais ma visite ici à Rome m'a permis de comprendre déjà qu'il y a deux rendez-vous clés que nous pouvons déjà garder à l’esprit: le Jubilé des adolescents, le 27 avril 2025, et celui des jeunes, qui interviendra au mois d'août de la même année.

En rentrant donc au pays, je vais mobiliser les jeunes pour que notre présence soit effective et active pendant ces deux moments, surtout que le Jubilé des adolescents correspondra avec la canonisation du bienheureux Carlo Acutis, un jeune de notre époque. C'est un moment de grâce qu'il faut faire vivre à nos jeunes et nous nous y attèlerons pour que les Bilenge ya Mwinda en particulier, et les jeunes catholiques du Congo en général, soient présents.

Un dernier mot?

Je bénis le Seigneur pour cette année jubilaire que nous avons préparée, que les évêques ont approuvée et qui a été réalisée avec beaucoup de succès. Et j'en appelle à la conscience ecclésiale pour que chacun de nous se rende compte que la jeunesse, comme nous le dit le Pape François dans Christus vivit, est vraiment l'aujourd'hui et l'avenir de l'Église. Et en tant qu'aujourd'hui de l'Église, la jeunesse a sa place dans l'Église, la jeunesse a sa responsabilité dans l'Église, et celle-ci a la responsabilité de l'accompagner. Puissions-nous nous engager tous dans cette perspective pour la plus grande gloire de Dieu et le salut de nos jeunes.

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24 novembre 2024, 16:17