Les organisations catholiques se mobilisent face aux changements climatiques
Lisa Zengarini – Cité du Vatican
Du 11 au 22 novembre 2024, les dirigeants du monde entier se réuniront à Bakou, en Azerbaïdjan, pour la 29e Conférence des parties (COP29) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Délégués, militants, scientifiques et décideurs politiques se rassembleront à nouveau pour consolider et élargir les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris de 2015 pour lutter contre le réchauffement climatique en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, et favoriser un avenir durable et plus équitable pour tous.
Financer la transition vers la neutralité carbone
Le sommet, qui se déroule au cours d'une année qui a vu les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplier dans le monde entier, devrait aborder plusieurs questions importantes avant la COP30 de 2025 au Brésil. L'un des principaux points de discussion sera le financement des initiatives climatiques, en particulier pour les pays en développement, souvent touchés de manière disproportionnée par le changement climatique, mais qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour lutter efficacement contre ce phénomène.
Les organisations confessionnelles présentes à la COP29
Comme lors des COP précédentes, des organisations confessionnelles et des institutions religieuses de diverses grandes religions du monde entier participeront à l'événement pour plaider une fois de plus auprès des dirigeants mondiaux et des gouvernements en faveur de la justice climatique et d'une action audacieuse et significative, en élevant leurs ambitions dans un effort collectif pour éviter des impacts climatiques catastrophiques.
Parmi eux, la Coopération internationale pour la solidarité et le développement (CIDSE), une plateforme d'organisations catholiques de justice sociale qui œuvrent pour le changement afin de mettre fin à la pauvreté et aux inégalités et de promouvoir des alternatives justes et durables sur le plan environnemental.
La délégation de la CIDSE
La CIDSE enverra une délégation de représentants d'organisations membres telles que CAFOD (Angleterre et Pays de Galles), SCIAF (Ecosse) et Trócaire (Irlande), Maryknoll Office for Global Concerns (Etats-Unis), Misereor (Allemagne), Fastenaktion (Suisse) et KOO (Autriche).
Ils se joindront à leurs partenaires et alliés du Sud et du Nord pour exhorter les dirigeants mondiaux à prendre des décisions audacieuses sur un financement ambitieux, équitable et à long terme de l'action climatique, y compris l'atténuation, l'adaptation et les pertes et dommages. Ces décisions permettront à toutes les personnes et communautés de répondre aux impacts croissants du changement climatique et de passer à des systèmes d'énergie renouvelable socialement justes, en particulier au cours de cette décennie critique.
Les délégués de la CIDSE participeront à un certain nombre d'événements officiels en marge de la conférence sur ces questions cruciales.
Le «Pavillon de la foi» à Bakou
Après le succès de sa première édition lors de la COP28 aux Émirats arabes unis, la COP de cette année comprendra également un «Pavillon de la foi» réunissant une coalition diversifiée de 97 organisations représentant 11 religions différentes dans le monde, afin de renforcer le rôle des religions dans la résolution des problèmes climatiques.
Le Pavillon propose un programme complet, comprenant plus de 40 sessions de discussions sur l'intégration de la spiritualité et de l'éthique dans l'action climatique. Il explorera également d'autres sujets liés aux modes de vie durables, aux écovillages inspirés par la foi, au financement innovant de la lutte contre le changement climatique et au dialogue intergénérationnel. Le pavillon mettra en lumière les principes énoncés dans l'«Appel de la conscience: Déclaration commune d'Abou Dhabi sur le climat», dans un cadre interactif qui fera du Pavillon de la foi un carrefour d'idées transformatrices et de solutions collaboratives.
Dialogue entre la science et les religions sur l'action climatique
Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) présentera pour la première fois une série de sessions scientifiques au Pavillon de la Foi. Ces sessions viseront à combler le fossé entre la science et la religion, en offrant des perspectives avancées sur la crise environnementale tout en ancrant ces discussions dans des cadres éthiques et spirituels. Cette collaboration souligne l'importance d'intégrer les connaissances scientifiques aux impératifs moraux pour faire face à la crise climatique.
Les quatre grandes priorités de la COP29
La principale priorité de négociation de la présidence de la COP29 sera de convenir d'un nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) équitable et ambitieux en matière de financement du climat, adapté à l'urgence climatique et à l'ampleur du problème, en tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement. Cependant, il reste à voir si cet objectif sera atteint, puisque le seuil de 100 milliards par an fixé en 2009 n'a jamais été atteint.
Un autre thème prioritaire de la COP29 sera la révision de l'article 6 de l'Accord de Paris, qui régit les échanges de quotas d'émission entre États. Ce mécanisme continue d'être une source de controverse et les crédits carbone sont souvent considérés davantage comme un moyen d'écoblanchiment que comme un moteur de changement réel.
La COP29 vise également à renforcer le Fonds pour les pertes et dommages officiellement adopté lors de la COP28 de l'année dernière afin d'aider les pays en développement à se remettre des impacts du changement climatique, étant donné que le financement actuel ne couvre qu'une fraction des pertes réelles.
Enfin, comment combler au mieux le déficit d'adaptation, en attirant l'attention sur la nécessité de mécanismes de financement innovants et de mise en œuvre de mesures d'adaptation, y compris l'implication du secteur privé aux côtés des gouvernements et des organismes internationaux.
Depuis le sommet de la COP21 à Paris en 2015, dont les avancées ont été saluées à une quasi unanimité, les sommets de la COP qui ont suivi ont suscité beaucoup de déception et de critiques. Les engagements des États n'ayant que rarement été respectés.
Bien que les enjeux soient élevés à la COP29, le défi de réconcilier les intérêts nationaux avec les responsabilités mondiales devrait rester un obstacle critique dans le nouveau cycle de discussions à Bakou.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici