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Le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, au consulat grec d'Istanbul, en Turquie, le 13 mars 2022. Le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, au consulat grec d'Istanbul, en Turquie, le 13 mars 2022.  

À l’ère du «post-humain», Bartholomée rappelle le sens du Verbe fait chair

Pour Noël, le patriarche œcuménique de Constantinople appelle les fidèles à rechercher le salut dans le mystère de l'Homme-Dieu, rappelant que l'incarnation du Christ «apporte la vérité» et «comble le fossé entre le ciel et la terre».

Delphine Allaire - Cité du Vatican

Dans son traditionnel message de Noël, le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, met en avant cette année la dimension spirituelle de la solennité de la Nativité, qui n’est pas selon lui «une expérience d’émotions fugaces, qui viennent vite et passent encore plus vite», mais bien «la participation existentielle à tout l'événement de l'économie du salut».

Dans un contexte mondial assombri par une cinquantaine de conflits, le chef de l’Église grecque orthodoxe rappelle, citant saint Matthieu, que, dès les origines, les dirigeants ont cherché «à détruire le Divin Enfant». Aujourd’hui la violence, l’injustice sociale et la dégradation de la dignité humaine sont les principales plaies du monde, selon Bartholomée.

Préserver la culture de l'incarnation

Le patriarche œcuménique développe une réflexion sur l’intelligence artificielle, thème du message du Pape pour la paix en 2024, constatant que «les progrès remarquables de la science et de la technologie n'atteignent pas les profondeurs de l'âme humaine». Et Bartholomée de souligner combien l’ancien «rêve du surhomme», matérialisé aujourd’hui dans «un discours sur le post-humain» et l’éloge de l’IA repose sur la mise à disposition de l'homme de moyens inédits pour transcender les limites humaines. «L'Église n'est pas technophobe, elle aborde la connaissance scientifique comme un ‘’don de Dieu à l'homme’’, sans ignorer ou cacher les dangers du scientisme», a-t-il poursuivi, insistant sur la préservation «de la culture de la personne».

 

Le miracle de la liberté humaine

Cette culture dont la réponse a été trouvé une fois pour toutes dans le mystère de l'Incarnation: «le Verbe de Dieu s'est fait chair, car les ténèbres ont disparu et la vraie lumière brille déjà», écrit le patriarche œcuménique, souhaitant une nouvelle année «paisible, saine et spirituellement fructueuse». La fête de Noël est, selon lui, l'occasion de prendre conscience du mystère de la liberté divine et du grand miracle de la liberté humaine. «Le Christ frappe à la porte du cœur de l'homme, mais seul l'être humain, honoré d'une telle liberté, est capable d'ouvrir cette porte», a détaillé Bartholomée. 

Une année de grâces œcuméniques

L’Année Sainte 2025 à Rome sera l’occasion d’un rapprochement œcuménique accru entre Églises catholique et grecque-orthodoxe, la célébration de la Résurrection du Christ tombant à une date commune, et 2025 commémorant le 1700e anniversaire du Concile de Nicée, ville de l’actuelle Turquie où le Souverain pontife aimerait se rendre.

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23 décembre 2024, 15:40