La Vierge des 4 continents accompagne le jubilé des 150 ans des SVD
Stanislas Kambashi, SJ et Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican
Fondée au Pays-Bas le 8 septembre 1875 par le prêtre allemand Arnold Janssen, la Société du Verbe Divin célèbre l’année prochaine 150 ans d'existence comme congrégation religieuse et missionnaire. Les célébrations jubilaires ont été ouvertes le 8 septembre de cette année, en la solennité de la Nativité de la Vierge Marie, avec toute une série de célébrations et d'activités commémoratives entreprises. C’est dans cette même perspective que le dimanche 8 décembre, en la solennité de l’Immaculée Conception, 4 statues de «la Vierge des quatre continents» ont été installées dans les enceintes de la curie générale des SVD.
La Vierge des quatre continents?
L’expression semblerait mal choisie ou alors discriminatoire. Il n’en est pourtant pas le cas. «La Vierge de quatre continents» n’est pas à saisir selon la répartition politique du monde. L’expression renvoie plutôt aux quatre zones dans lesquelles est répartie la mission verbite: la zone Afrique et Madagascar, la zone Europe, la zone Paname (appelée aussi Amérique, et couvrant l'Amérique latine et l'Amérique du Nord) et la zone Aspac (Asie pacifique, qui couvre l'Asie et l'Océanie). Il s’agit donc de quatre madones choisies selon les quatre subdivisions apostoliques, chacune provenant d’une de ces zones. Du reste, quatre qu’elles soient, la représentation est unique. «C’est la même Vierge», nous a dit le Père Modeste Munimi, Codonateur Général de la Communication des SVD. D’où l’appellation «La Vierge de quatre continents».
La Vierge Marie et les SVD, une relation spirituelle toute particulière
Saint Arnold Janssen avait une très grande dévotion à la Vierge Marie. Selon le père Munimi, cette dévotion a été au cœur de premiers instants d’existence de la Société du Verbe Divin. C’est en la fête de la Nativité de la Vierge Marie, le 8 septembre que la société est fondée. La congrégation ne comprend alors que des hommes. Plus tard, c’est le 8 décembre, en la fête de l’Immaculée Conception que deux instituts féminins voient le jour: les Sœurs missionnaires Servantes du Saint-Esprit et les Sœurs Missionnaires Servantes du Saint Esprit et de l'Adoration Perpétuelle. Au-delà des simples dates, c’est toute une dévotion que le prêtre allemand a inculqué à ses fils et filles, a affirmé le coordonnateur général de la communication SVD. «La Vierge c'est une mère, mère des missionnaires, mère des missionnaires du Verbe divin mais aussi mère des missionnaires des sœurs servant du Saint-Esprit et servant du Saint-Esprit de l'Adoration Perpétuelle», a exalté le verbite congolais.
Témoigner de la lumière, de partout et pour tous
«Témoigner de la lumière, de partout et pour tous», tel est le thème qui a été choisi pour la commémoration des 150 ans de la fondation des verbites. Ce thème, qui se réfère au dernier chapitre que les SVD ont eu au mois de juin et juillet de cette année, qui lui-même avait pour thème «Votre lumière doit briller devant les autres, des disciples créatifs dans un monde blessé», répond aux défis du monde actuel, a déclaré le père Munimi. «Nous vivons dans un monde plein des guerres, des conflits, de pauvreté, d’indifférence. Il y a trop de problèmes dans ce monde et pour nous ça c'est comme une interpellation. Quelle est notre réponse comme missionnaires du Verbe divin? Et voilà pourquoi nous avons élu ce thème», a-t-il affirmé. «Nous voulons témoigner de la lumière, donner de l'espérance à ce monde blessé. Dans toutes ces situations de conflit, dans toutes ces situations de pauvreté (...) nous, comme missionnaires, nous voulons être témoins de l'espérance», a-t-il expliqué, se réjouissant que la même espérance soit le thème choisi par l’Eglise universelle pour la célébration de l’année jubilaire qui a pris son cours le 24 décembre. «Nous les missionnaires du Verbe Divin avons toujours devancé l'Eglise universelle» s’est exclamé le prêtre SVD sous un ton espiègle, évoquant ainsi une blague d’un de leurs anciens généraux.
Nous sommes toujours en communauté interculturelle
La Société du Verbe Divin se trouve dans tous les 5 continents, avec environ 5 754 membres, présents dans 79 pays. Elle représente ainsi la sixième plus grande congrégation religieuse. Cependant, au-delà d’une simple expansion, la spécificité de la forte représentation verbite réside dans l’interculturalité de ses communautés, a affirmé le père Munimi. «De 76 nationalités, partout où nous sommes, nous sommes toujours des communautés interculturelles et multiculturelles. Facilement dans une communauté au Soudan, par exemple, vous trouverez quelqu'un de l'Asie, de l'Europe, de l'Amérique. C'est comme ça que nous vivons, comme missionnaires», a expliqué le verbite congolais, affirmant qu’une telle constitution, au lieu d’être un défi, comme on s’y attendrait, «favorise un esprit d'ouverture dans la communauté et un esprit de fraternité». N’est-ce pas «un exemple dans un monde divisé, où (…) avec le problème de l'immigration, se fait sentir le rejet de l’autre, l'indifférence», s’est-exclamé le père SVD.
Dimensions caractéristiques de la mission SVD
La mission verbite se saisit par quatre «dimensions caractéristiques»: la Bible, la Communication, la Mission et la triptyque Justice, Paix et Intégrité de la création. La Bible, en référence au Verbe Divin entre dans l’identité même des verbites, a expliqué le père Munimi. «C'est notre nom, c'est notre mission et c'est là où on est né», exaltait-il, citant le prologue de Jean. «C'est ça qui avait inspiré le fondateur», a-t-il dit. La communication, «elle est pour nous, disons, un instrument fort, important pour l'évangélisation, pour proclamer la parole de Dieu», a poursuivi le communicateur SVD, signalant que leur fondateur lui-même «avait utilisé la communication pour visibiliser son œuvre missionnaire». La mission, «notre charisme, notre travail, c'est au fait de donner cette conscience, de réveiller la conscience missionnaire de l'Église là où nous sommes», a affirmé le père SVD. Quant à la triptyque «justice, paix et intégrité de la création», elle constitue une priorité apostolique intégrée à tous les apostolats verbites, a déclaré le prêtre congolais. Bien évidemment, comme toutes les congrégations d’ordre sacerdotale, les SVD s’occupent aussi de la pastorale paroissiale. Par ailleurs, les missionnaires du Verbe Divin sont aussi reconnus pour leur apostolat éducatif prodigieux, notamment avec des universités, au Japon, aux Philippines, en Inde, en Indonésie principalement, mais aussi des écoles en Afrique, en Europe et partout ailleurs.
Principales activités inscrites sur le programme de ce jubilé
Depuis l’inauguration de ce jubilé le 8 septembre, des séries d’activités ont pris le cours. C’est à Ashtay, au Pays-Bas, où la congrégation était fondée, que le lancement du jubilé avait été fait. Le 8 décembre, c’était la cérémonie d’installation de «La Vierge de 4 continents». D’autres activités vont poursuivre, a assuré le père Munimi, notamment une conférence sur «la mission verbite aujourd'hui». Ce sera au mois de mars, à l’Université Pontificale Grégorienne. Il s’agira essentiellement d’examiner de quelle manière les SVD devraient penser leur mission aujourd’hui dans «un monde blessé qui est le nôtre», a indiqué le communicateur verbite, qui vient de publier un livre en espagnol intitulé «Communicar con el Silencio. Paradoja o realidad» - «Communiquer avec le silence. Paradoxe ou réalité?».
Suivra la publication d’un livre qui expose les activités missionnaires des SVD de par le monde. L’exposition du livre se fera le 15 janvier, en la fête de Saint Arnold Janssen. Interviendra, enfin, une grande retraite pour toutes les branches attachées à la mission verbite, religieux et laïcs. Ce sera au mois de juillet. Et, le 8 septembre de l'année prochaine aura lieu la clôture du Jubilé.
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