Le vicariat apostolique des Comores appelle à la solidarité avec Mayotte
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican
«Mayotte a été frappé et détruit par le cyclone dévastateur Chido qui a opéré dans moins de trois heures, entre 9h et 12h, et toute l’île a été touchée», a constaté le père Bienvenu Kasongo, salvatorien d’origine congolaise et vicaire général du Vicariat apostolique des Comores. En mahorais, «Chido signifie miroir». Ce mot veut nous dire que ce qui pouvait être occulté a été rendu visible. Aujourd’hui, c’est la «désolation… tout a été rasé, des maisons en tôle ont été emportées, il y a beaucoup de morts, certaines personnes sont encore sous les décombres», a poursuivi le prêtre congolais, soulignant que ce moment très difficile a traumatisé beaucoup de personnes et que cette catastrophe ne sera pas facilement oublié.
Une situation qui n’a fait que s’empirer
Mayotte était déjà réputé comme un lieu où la population vit dans la précarité. Avec le passage de ce cyclone, la situation n’a fait que s’empirer, il n’y a ni eau, ni électricité, a déclaré le père Kasongo, qui indique que le gouvernement français a mis en place un plan pour ravitailler le département en eau et en nourriture. Autrement, l’île peut sombrer dans les épidémies comme le choléra. Vendredi 20 décembre 2024, le bilan provisoire s’élevait à 35 morts et 2.500 blessés officiellement recensés à Mayotte; et au moins 73 morts au Mozambique.
La contribution de l’Eglise
A Mayotte, L’Église catholique a deux paroisses: Notre-Dame de Fatima, sur l’île de Grande-Terre, où le père Kasongo est curé et Saint-Michel, à Petite Terre, qui a été très touchée et a perdu sa toiture. Pour apporter son aide dans cette situation de grande urgence, le Vicariat apostolique des Comores a ouvert ses infrastructures pour accueillir ceux qui ont perdu leurs maisons. L’Église héberge aussi des agents de l’ordre qui assurent la sécurité pour éviter des dégâts tels que des pillages. En outre, des organismes caritatifs comme le Secours catholique, les Apprentis d’Auteuil et la Société de Saint-Vincent de Paul s’organisent pour apporter de l’assistance à la population. Face à l’ampleur de la situation, l’Eglise n’a pas «la prétention d’aider toute la population» et compte sur les gouvernements.
Des initiatives d’aide humanitaire
Des initiatives pour venir en aide aux mahorais se sont multipliées. Le président Emmanuel Macron vient de passer deux jours dans cet archipel français de l’Océan Indien. Il y était arrivé jeudi à bord d'un avion chargé de quatre tonnes d'aide alimentaire et sanitaire. Les Comores, qui n’ont pas beaucoup été touchés par le cyclone, ont promis d’envoyer à Mayotte des milliers de bouteilles d'eau par bateau. L'Union européenne a aussi promis de fournir des hébergements d'urgence, kits d'hygiène et tentes médicales aux sinistrés.
Pour le vicaire général du Vicariat apostolique des Comores, l’aide apportée ne devrait pas être orientée seulement vers certaines personnes mais «doit servir à toute personne, à toute la population, car le cyclone a frappé toute l’île sans choisir le rang, la race ou l’ethnie». Le principe de solidarité est ici important, a souligné le prêtre salvatorien, «car de la même manière que tout le monde a été frappé, nous pouvons nous relever ensemble». Si la cité était reconstruite, il faudrait aussi reconstruire la personne, estime-t-il. Il souligne également l’importance de regarder en face la situation de Mayotte, qui est isolé et où la population a le sentiment d’être abandonnée.
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