«Pour rétablir l'État de droit au Mexique, il faut changer le système politique»
Entretien réalisé par Joris Bolomey - Cité du Vatican
185 policiers de San Martín Texmelucan, dans l'État mexicain de Puebla, au centre du pays, ont été relevés de leurs fonctions et désarmés mercredi 2 mai. Ils sont soupçonnés de collusion avec des groupes criminels spécialisés dans le vol de combustibles. San Martín Texmelucan, située à 98 kilomètres de Mexico, est le théâtre, ces dernières semaines, d'une guerre entre mafias pour le contrôle du vol de combustibles. Plusieurs assassinats ont été enregistrés, et des corps démembrés découverts dans des rues fréquentées.
Une semaine plus tôt, jeudi 26 avril, environ 12 000 personnes manifestaient dans les rues de Guadalajara, dans l'ouest du Mexique, pour réclamer la paix et la justice pour les trois étudiants en cinéma retrouvés assassinés par un cartel de la drogue. Leurs corps ont été dissous dans l'acide. Trois de leurs proches, qui étaient partis à leur recherche, sont également portés disparus.
Dans un pays gangréné par la corruption des autorités, la violence extrême des narcotrafiquants et les mises en scène macabres entretiennent une rhétorique de la terreur dans la société. Journalistes, étudiants ou migrants, personne n’y échappe. Pas même l'Église catholique. Quatre prêtres ont déjà été assassinés depuis le début de l’année.
Avec 25 339 homicides, 2017 a été l’année la plus violente dans le pays depuis la mise en place des statistiques en 1997. En 10 ans, les violences liées au trafic de drogues ont fait 170 000 morts.
Face à ce cycle infernal, l’enjeu est de restaurer un État de droit, explique Jean Rivelois. Il est chercheur en sociologie à l’Institut de recherche pour le développement et spécialisé sur les phénomènes de violences et de corruption au Mexique.
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