RDC : Le Comité laïc de coordination met fin à la trêve
Joris Bolomey, avec agences - Cité du Vatican
«Demeurons ensemble, prêts à affronter le pire pour arracher le meilleur, à savoir le respect de notre dignité, la conquête de notre liberté confisquée et la protection, la préservation et la promotion de notre patrimoine commun: la République Démocratique du Congo» (RDC). A l'issue de son tout premier congrès extraordinaire, du 30 avril au 1er mai 2018 à Kinshasa, le Comité laïc de coordination (CLC) a annoncé la reprise des manifestations pacifiques. «Le démarrage des préparatifs des actions pacifiques d’envergure, de protestation et de revendication sur l’ensemble du territoire national», indiquent-ils, sans préciser de date.
Le 10 mars 2018, le CLC avait recommandé au secrétaire général de l'Organisation des Nation unies, Antonio Guterres, de «considérer le 30 avril 2018 comme date ultime où toutes les mesures de décrispation politique doivent être mises en œuvre pour que les élections se déroulent dans la paix, la tranquillité et la transparence pour l’égalité de chance à tous». Dans ce sens, le comité avait décrété fin mars une trêve pour donner «le temps nécessaire à tous les acteurs de la crise politique en RDC de trouver une solution acceptable.
Mais face à «l'incertitude du calendrier électoral» et à l'absence de «mesure de décrispation politique», le CLC revient à la charge. Il redoute deux scénarios: soit un nouveau «glissement» des élections au-delà du 23 décembre, « en prenant prétexte des difficultés logistique » soit des élections à la date prévue, mais «sans transparence ni crédibilité». Face à ces menaces, elle demande «au peuple congolais de se mobiliser, dans l’unité, à travers toutes les provinces: villes, villages, quartiers, avenues et rues.».
Or, les autorités au pouvoir en RDC interdisent toute manifestation politique de l'opposition depuis les journées sanglantes de septembre 2016, quand les manifestants ont commencé à demander le départ du président Kabila. Les trois dernières mobilisations, toujours réprimées dans le sang, ont fait une quinzaine de morts.
Le deuxième de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, a pris fin le 20 décembre 2016. La Constitution empêche le président de briguer un troisième mandat, mais elle lui permet aussi de rester en poste jusqu'à l'installation d'un successeur élu. Mais, le pouvoir exécutif a longtemps repoussé le scrutin avant de fixer la date officielle du 23 décembre 2018, tout en laissant planer le doute d'une nouvelle candidature de Joseph Kabila.
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