Manifestations xénophobes en Allemagne: la nécessité du dialogue
Marine Henriot - Cité du Vatican
Une nouvelle fois ce samedi 1er septembre, le parti d’extrême droite allemand l'Afd, (Alternative pour l’Allemagne) appelait à une manifestation. Un rassemblement pour faire passer un mot aux étrangers d’Allemagne: ils ne sont plus les bienvenus.
L’élément déclencheur de cette vague de manifestations contre les demandeurs d’asiles dans la Saxe est la mort d’un Allemand de 35 ans, tué à coups de couteaux en marge d’une fête locale le dimanche 26 août. Deux suspects ont été arrêtés, un Syrien et un Irakien. Un fait divers utilisé par l’AfD pour rallier des électeurs, et cette stratégie semble fonctionner. Le parti talonne désormais le parti social-démocrate dans les sondages, derrière les conservateurs d’Angela Merkel, alors que les élections régionales se profilent en Bavière et en Hesse au mois d'octobre.
«La situation est préoccupante pour l’Allemagne, pour la culture politique du pays mais aussi pour l’économie, car nous avons besoin de cette main-d’oeuvre» nous détaille Gerhard Kruip, théologien, professeur d’anthropologie chrétienne et d’éthique sociale à l'université Jean-Gutenberg de Mayence. En effet, certaines régions allemandes souffrent d’un manque de main d’oeuvre qualifiée, notamment dans les métiers scientifiques et techniques, alors que le pays jouit d’un taux de chômage très faible, 5,2% en juin 2018, le taux le plus bas depuis la réunification du pays.
Pour le professeur, il n’y a rien de mieux que le dialogue pour apaiser la situation. «Il faut que les politiciens non seulement s’adaptent à ce pensent les gens mais aussi qu’ils essaient de les convaincre» des bienfaits des migrations, plaident Gerhard Kruip. Un dialogue politique, mais aussi religieux, «toutes les religions ont la responsabilité d’éduquer leurs adhérents».
Retrouvez l’analyse de Gerhard Kruip dans notre podcast.
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