Asia Bibi empêchée de quitter le Pakistan
Dès mercredi, à l’annonce de la libération d’Asia Bibi, les islamistes du Pakistan manifestaient dans la rue pour protester. À l’issue de trois jours, le ministre des affaires religieuses du pays, Noor-Ul-Haq Qadri, a confirmé à la chaîne GEO que les négociations avec les islamistes avaient abouti, et qu’un accord avait été signé.
Cet accord prévoit notamment que le gouvernement ne s’oppose pas au dépôt d’une requête en révision du jugement de la Cour suprême au sujet d’Asia Bibi et qu’il initiera une procédure visant à inscrire son nom sur une liste de personnes empêchées de quitter le territoire. Face à cet accord, l’avocat d’Asia Bibi estime ainsi que sa cliente «est toujours en prison», celle-ci ne pouvant pas quitter le pays avant l’examen de la requête.
Son avocat a lui quitté le pays ce samedi, déclarant craindre pour sa vie après des menaces d'islamistes radicaux.
«Dans le scénario actuel, il ne m'est pas possible de vivre au Pakistan», a déclaré l'avocat à l'AFP. «J'ai besoin de rester en vie car je dois poursuivre la bataille judiciaire pour Asia Bibi», a expliqué le sexagénaire, qui ne s'est vu accorder aucune protection rapprochée après le verdict en faveur de sa cliente.
Au début des manifestations des islamistes, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, avait adopté un ton ferme contre les islamistes, prévenant que l’État ne «tolérerait pas le sabotage» et «prendrait ses responsabilités» si nécessaire.
Asia Bibi avait été condamnée à la peine capitale à la suite d’une dispute avec une musulmane au sujet d’un verre d’eau provenant d’un puits en principe réservé aux musulmans. Le destin d’Asia Bibi avait touché les papes Benoît XVI et François, ce dernier avait reçu en audience privée au palais apostolique la famille de la victime le 24 février dernier.
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