Vers une trêve dans la ville de Hodeida au Yémen
Marine Henriot - Cité du Vatican
Preuve du caractère exceptionnel des pourparlers qui s'achèvent en Suède : la poignée de main échangée ce jeudi entre le ministre yéménite des Affaires étrangères, Khaled al-Yémani, et le négociateur en chef des Houthis, Mohammed Abdelsalam.
À l'issue de près d'une semaine de tractations, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a annoncé notamment un cessez-le-feu dans le port, la ville et le gouvernorat de Hodeida, sous contrôle des rebelles depuis 2014. Située sur les rives de la mer Rouge dans l’ouest du Yémen, la ville est un lieu stratégique. Les trois-quarts de l'aide humanitaire acheminé dans le pays y transitait avant que la zone ne devienne le théatre de combats meurtriers.
Or, aujourd'hui dans le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, sévit la pire crise humanitaire du monde, a rappelé le Secrétaire général de l’ONU. 20 millions de Yéménites seraient au bord de la famine.
La trêve interviendra «dans les prochains jours», selon l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths. Les Nations unies joueront un «rôle clé» dans le contrôle du port, a précisé Antonio Guterres lors d'une cérémonie solennelle en présence des représentants du gouvernement yéménite et de la rébellion.
Faire entrer l'aide humanitaire
Concrètement l’accord prévoit le retrait des forces gouvernementales et des rebelles qui contrôlent jusqu’à aujourd’hui le port de Hodeida. La ville de Taëz, elle aussi ravagée par les combats, devrait également profiter de la trêve afin d’ouvrir des corridors humanitaires.
En revanche, ces pourparlers n'ont pas permis d'aboutir sur un accord concernant le redressement de l’économie yéménite ou le sort de l’aéroport de Sanaa, la capitale. Depuis trois ans, ce dernier est contrôlé par les rebelles, mais la coalition gouvernementale reste maîtresse de l'espace aérien. Les vols y sont donc interrompus. Les négociations achoppent sur le transit des avions par d’autres villes du Yémen avant d'atterrir à Sanaa. Le gouvernement exige que les avions soient fouillés pour éviter le transport d’armes illégales.
Ce jeudi soir, Antonio Guterres se félicite de cette première série d’accords, qui va «améliorer la vie de millions de yéménites» a-t-il déclaré.
Au Yémen, 70% de la population a besoin de l’aide humanitaire pour survivre.
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