Le Premier ministre éthiopien tente de résoudre la crise au Soudan
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Le secrétaire général de l'ONU, l'Union africaine et l'Union européenne ont condamné les violences survenues lundi à Khartoum. La répression - par les forces de sécurité - du sit-in qui se tenait devant le QG de l’armée aurait fait 113 morts, selon un dernier bilan des médecins proches de la contestation. Le gouvernement a fait état de 61 morts.
L’Union Africaine a même suspendu la participation du Soudan à son organisation, jusqu'à «l'établissement effectif d'une autorité civile de transition». Mais le Soudan est loin d’être totalement isolé sur la scène internationale. Ses alliés les plus solides n’ont pas condamné explicitement les violences ; c’est le cas de l’Égypte, de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis. Les Saoudiens et les Émiratis s’en sont tenus à de timides communiqués, appelant toutefois à la reprise du dialogue. «Nous suivons avec grande inquiétude les développements qui ont entraîné des morts et des blessés», a déclaré Riyad.
Appel à une transition démocratique
Reste donc à savoir si l’influence d’Abiy Ahmed sera suffisante. Sa mission semble extrêmement difficile, même si le Premier ministre éthiopien compte plusieurs actions voire succès diplomatiques à son actif: après avoir signé la paix avec l’Érythrée en septembre 2018, il a ensuite tenté d’apaiser les tensions au Soudan du Sud, entre l’Érythrée et Djibouti ou encore entre le Kenya et la Somalie.
Pour le moment, le Soudan semble s’enliser dans la crise. La coalition civile se refuse au dialogue et les responsables de la contestation réclament un transfert immédiat du pouvoir aux civils. Ces derniers ont toutefois accepté l’invitation à rencontrer le Premier ministre éthiopien ce vendredi matin. De son côté, le Conseil militaire de Transition s’est dit finalement «ouvert» à des négociations, mais les divisions internes au régime et un climat de terreur font toujours craindre une guerre civile.
Vendredi, Abiy Ahmed a appelé à une transition démocratique «rapide» au Soudan. «L'armée, le peuple et les forces politiques doivent faire preuve de courage et de responsabilité en prenant des actions rapides vers une période de transition démocratique et consensuelle dans le pays», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Avec RFI, AFP
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici