L’accord de paix Ethiopie-Erythrée au point mort
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
Le 8 juillet 2018, les gouvernements éthiopien et érythréen annonçaient leur réconciliation. Cette annonce était parachevée par la signature le 16 septembre suivant d’un accord de paix en bonne et due forme à Djedda, en Arabie saoudite. C’était la promesse d’une amélioration concrète des relations entre les deux États, après vingt ans de conflit et de tension.
Depuis, l’Ethiopie et l’Erythrée ont pris des chemins radicalement opposés. Addis Abeba, sous la conduite du Premier ministre Abiy Ahmed, est engagé dans un processus de réformes permettant une plus grande ouverture politique même s’il rencontre des problèmes comme le démontre la tentative de coup d’État fin juin. Asmara, en revanche, n’a absolument rien changé à sa politique intérieure. Le président Isaias Afwerki maintient son contrôle absolu sur l’ensemble du pays et de la société.
Problèmes internes
La paix devait permettre à l’Erythrée de sortir de son isolement et de bénéficier d’investissements, notamment de la part de pays du Golfe persique, ses principaux alliés, de plus en plus impliqués dans la Corne de l’Afrique. De ce point de vue, le président Afwerki est gagnant, considère Sonia Le Gouriellec, maître de conférence en sciences politiques à l’Université catholique de Lille.
Mais si l’essentiel est acquis, c’est-à-dire la paix, les relations entre les deux pays sont au point mort, chacun étant empêtré dans ses problèmes internes. Ce qui pourrait, in fine, constituer une menace sur la paix même.
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