Un accord de paix ambitieux signé entre l'exécutif soudanais et des groupes armés
Marine Henriot, avec agences - Cité du Vatican
Après l’échec des accords de paix de 2006 et 2010, l’exécutif arrivé au pouvoir au printemps 2019 après la chute d’Omar el-Béchir met un point d’honneur à apporter la stabilité que le Soudan recherche depuis son indépendance en 1956 et presque 40 ans de guerre civile (le première d’août 1955 à mars 1972 et la seconde de juin 1983 à janvier 2005).
Les différentes parties ont pris le temps de rédiger cet accord de paix. Au lieu des trois ou quatre mois initialement évoqués, cet accord a mis un an à être composé, tant la méfiance était profonde entre ces quatre mouvements armés de l’ouest du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, et le pouvoir exécutif.
Sécurité... Et problèmes de fond
Au-delà de la question de la sécurité, les négociateurs se sont penchés sur les problèmes qui empoisonnent le pays depuis plus de 60 ans: cet accord tranche également sur la propriété, la justice transitionnelle, les réparations et compensations, le rapport entre les populations nomades et les éleveurs et cultivateurs sédentaires, mais également le retour des réfugiés et la délicate question du partage du pouvoir. Dans cette optique, une promesse phare de cet accord prévoit que les groupes de guérilla vont être à terme démantelés, pour que leurs combattants rejoignent l’armée régulière et cette armée sera réorganisée pour comprendre enfin toutes les composantes du peuple soudanais.
L'accord est historique et porte un vent d’espoir dans le pays, avec un bémol cependant: deux autres importants groupes de guérilla, le Mouvement de Libération du Soudan (MLS) et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLA-N) n’y participent pas. Le gouvernement espère toutefois les impliquer par la suite dans les négociations.
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