Russie-UE: bataille diplomatique pour le gazoduc Nord Stream 2
C’est le chantier le plus géopolitique d’Europe. Terminé à 95%, les travaux du gazoduc Nord Stream 2 sont menacés depuis le revirement allemand dans le cadre de l’empoisonnement soupçonné par la Russie de l’opposant Navalny. Berlin, qui assure en ce moment la présidence tournante de l’Union européenne, va ainsi débuter des discussions sur de possibles sanctions contre la Russie si Moscou ne livre pas des explications sur l’empoisonnement d'Alexeï Navalny.
Nord Stream 2, un projet gigantesque
Heiko Maas, le chef de la diplomatie allemande, reste toutefois prudent car les enjeux politiques et commerciaux sont colossaux: «Il y a encore de bonnes raisons pour ce projet de pipeline qui est déjà en cours de réalisation, sinon ce projet n'existerait pas. Plus de 100 entreprises européennes sont impliquées dans ce projet, dont la moitié sont allemandes, et prendre des mesures contre ce projet les affecterait également. Et ceux qui sont contre le projet, ceux qui demandent maintenant qu'on s'en retire, ont toujours été contre ce projet pour des raisons économiques, écologiques ou politiques. Mais je pense que ce serait une erreur d'exclure dès le départ que ce qui se passe maintenant puisse avoir un impact sur le projet», a-t-il assuré.
Le chantier Nord Stream 2 est interrompu depuis décembre 2019, à cause de sanctions américaines. Sur les 1.200 km de tuyaux nécessaires, à peine 150 km restent à poser au fond des eaux. Cet été, les élus américains ont accru la pression: ils veulent cibler des personnalités et toutes les entreprises impliquées dans le projet.
Alors comment ce grand projet industriel est devenu un enjeu d’influence majeur entre Washington, Berlin et Moscou? Les réponses de Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l’IRIS.
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