Hirak en Algérie: l'opposition populaire cherche un avenir politique
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican
Face à ce mouvement populaire, le pouvoir algérien a toujours oscillé entre menaces et louanges. D’un côté, la répression et «un véritable harcèlement extra judiciaire»; de l’autre des grâces présidentielles pour les détenus d’opinions.
La dernière en date a eu lieu vendredi, au lendemain de l’annonce par le président Tebboune d’élections législatives anticipées à venir cette année. Abdelmadjid Tebboune a également dissous dimanche l'Assemblée nationale dont le mandat expirait en 2022, ouvrant comme prévu la voie à des législatives anticipées dans les six mois. Aucune date n'a encore été fixée pour le scrutin, mais la classe politique mise sur le mois de juin.
Déclenché le 22 février 2019, le Hirak - mouvement de protestation populaire inédit en Algérie - avait poussé le président Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, à la démission deux mois plus tard. Les «marches du vendredi» avaient été suspendues le 13 mars 2020 à cause de la pandémie de Covid-19. Le mouvement a donc repris pour son second anniversaire, lundi 22 février 2021. Des milliers de personnes ont défilé en un cortège, le plus important dans la capitale depuis la suspension des marches du Hirak.
Le Hirak se trouvera donc rapidement confronté au défi des urnes; pas une simple affaire pour «l’agrégat d’aspirations contradictoires» qu’il représente. C’est ce qu’estime Luis Martinez, chercheur spécialiste de l’Afrique du Nord au Ceri de Sciences Po. Il décrypte les relations alambiquées entre ce pouvoir et l’opposition algérienne.
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