Loi bioéthique: la dignité de la personne n’est plus le point focal en France
«La dignité de l’être humain» est «une valeur à géométrie variable»: c’est la nouvelle logique qui s’est imposée selon Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France (CEF). Il n’existe pas de large consensus comme voulu par le président de la République, affirme-t-il. Au contraire, «on voit triompher une volonté idéologique malgré de nombreuses alertes –parfois de simple bon sens– exprimées par nos concitoyens».
«Le socle de la “bioéthique à la française’’ dont notre pays était si fier est gommé: la dignité propre à tout être humain –petit et grand– n’est plus le point focal», regrette le président de la CEF. D’où l’inquiétude des évêques et leur appel à ce que «chacun trouve les moyens de la vigilance et d’un discernement personnel afin de faire ses choix en pleine conscience de ses conséquences éthiques».
«La satisfaction d’un besoin -même légitime-, le principe d’égalité, les besoins de la recherche scientifique, la peur du handicap ne peuvent justifier qu’on traite l’être humain comme un matériau manipulable et éliminable», réaffirme-t-il. «Si la loi dit le droit, elle ne dit pas le bien».
Ce vaste texte qui prévoit notamment, outre l’élargissement de la PMA, une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, aborde nombre de sujets complexes comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches. En discussion depuis 2019, il a été définitivement adopté ce mardi par les députés.
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