Le Pérou, toujours plus divisé
Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican
Le 23 avril, le président péruvien Pedro Castillo a annoncé un projet de loi visant à organiser un référendum pour ou contre un changement de constitution en même temps que les prochaines élections locales, en octobre. L’actuel texte, adopté sous le mandat d’Alberto Fujimori en 1993, serait responsable des inégalités économiques du pays parce qu’elle consacre un modèle de libre marché, selon le chef de l’État.
Une semaine après, l’ancien syndicaliste élu il y a huit mois, était obligé de rentrer en catastrophe en voiture depuis l’Équateur où il était en visite officielle -la mauvaise météo l’empêchant de prendre l’avion– pour éviter de donner aux députés le prétexte de vacance du pouvoir pour engager une procédure de destitution, qui aurait été la troisième depuis le début de son mandat.
Des espoirs déçus
Ces deux faits interviennent alors que la colère sociale ne cesse de se manifester à travers tout le pays, les Péruviens ayant manifesté contre les hausses des prix des produits de première nécessité et du carburant et alors que le pays se remet doucement de la pandémie de Covid-19 qui l’a durement touché.
Si l’élection de Pedro Castillo a suscité quelque espoir au début, son profit étant «atypique» selon le père Hubert Boulangé, prêtre fidei donum du diocèse d’Amiens, en poste au Pérou actuellement en tant qu’aumônier international du MIDADE, le Mouvement international d'apostolat des enfants, il se révèle finalement n’être pas à la hauteur de la situation et victime, comme tant d’autres de ses prédécesseurs, corrompu.
Les divisions qui traversent la société qui sont nombreuses persistent estime le missionnaire et aucune velléité de collaboration n’est apparue jusqu’à maintenant pour tenter de trouver une solution aux problèmes du pays. Seule évolution notable, souligne le père Boulangé, l’Église catholique, sous l’impulsion du cardinal Barreto, archevêque de Huancayo, se montre beaucoup sensible aux problèmes sociaux et s’implique davantage auprès des plus pauvres.
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