L'Église de Bolivie défend un référendum sur la réforme judiciaire
L'objectif est de recueillir, dans les trois mois, 1,5 million de signatures dans tout le pays, soit l'équivalent de 20% de l'électorat, nécessaires à la tenue du référendum. La collecte commencera dans les neuf chefs-lieux des neuf départements entre lesquels la nation est divisée, et s'étendra ensuite aux autres localités. Des espaces publics seront aménagés à cet effet et l'opération se fera également en «porte-à-porte». Une fois que les signatures nécessaires auront été atteintes, le Tribunal suprême électoral (TSE) pourra organiser le référendum entre août et septembre 2023.
Pour une justice bolivienne rapide et efficace
Les promoteurs de ce projet ont expliqué que, grâce à cette initiative, ils veulent obtenir «une justice efficace, transparente et rapide, avec des juges et des magistrats indépendants». En effet, la justice bolivienne est minée par la lenteur des procès, la corruption, les difficultés d'accès de la population au système judiciaire et les pressions politiques sur les juges et les magistrats.
Mgr Aurelio Pesoa, vicaire apostolique de Beni et président de la conférence épiscopale de Bolivie, dans son homélie lors de la messe célébrée le dimanche 15 janvier, a souligné, entre autres, que «seules la vérité et la justice nous apporteront la paix et la sérénité, non seulement pour certains, mais pour tous. Combien de paix et de sérénité notre patrie a besoin, en ces jours où elle est gravement blessée».
Paralysie depuis un mois
Depuis plus d'un mois, la Bolivie est secouée par des grèves, des barrages routiers et des affrontements violents suite à la demande du département de Santa Cruz, le plus important sur le plan économique, d'avancer le recensement de la population, afin d'éviter que le département ne subisse des dommages économiques et une représentation politique lors des prochaines élections. L'affrontement entre les partisans et les opposants s'est étendu à d'autres localités du pays et a pris une connotation politique. Le 8 janvier dernier, Mgr Sergio Gualberti, archevêque émérite de Santa Cruz, avait affirmé: «Être juste devant Dieu exige nécessairement de promouvoir la justice et le droit également dans ses relations avec les autres, avec le monde entier et avec les biens créés. Ce mandat du Seigneur est un sérieux coup de semonce pour notre société, où la grande majorité de la population se sent impuissante et souffre d'une administration de la justice partielle et asservie aux intérêts des "pouvoirs du moment"», concluant que «s’engager pour la justice» n’est pas «de la politique».
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