Le Pape prie pour les victimes du séisme dévastateur en Turquie et en Syrie
Emanuela Campanile / Adelaide Patrignani - Cité du Vatican
Dans un télégramme adressé à Mgr Marek Solczyńsk, nonce apostolique en Turquie, le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, assure que «le Pape François a été profondément attristé d'apprendre les énormes pertes en vies humaines causées par le tremblement de terre dans la région du sud-est de la Turquie, et il envoie l'assurance de sa proximité spirituelle à toutes les personnes touchées». «Confiant ceux qui sont décédés à la miséricorde aimante du Tout-Puissant», le Saint-Père «envoie ses sincères condoléances à ceux qui pleurent leur perte», et il «prie également pour que le personnel d'urgence soit soutenu dans ses soins aux blessés et dans les efforts de secours en cours par les dons divins de force et de persévérance», peut-on lire dans ce message paru lundi après-midi.
Dans un second télégramme, adressé quant à lui au même moment à Mgr Mauro Zenari, nonce apostolique en Syrie, le Pape se dit également «profondément attristé par les importantes pertes en vies humaines causées par le tremblement de terre dans la région du nord-ouest de la Syrie». Il «offre des prières sincères pour les âmes des défunts et pour tous ceux qui les pleurent. Confiant les personnes affectées par ce désastre à la providence du Tout-Puissant, il prie en particulier pour le personnel d'urgence impliqué dans les efforts de secours en cours. En signe renouvelé de sa solidarité spirituelle», le Souverain Pontife «invoque sur le peuple syrien qui souffre depuis longtemps les bénédictions divines de force et de paix».
Des secousses ressenties jusqu’au Groenland
Soudain, violent, le séisme s’est produit à 4h17 heure locale. L'épicentre se trouve à Kahramanmaras, dans le sud de la Turquie, non loin de la Syrie. Les secousses ont été également ressenties en Syrie, au Liban et à Chypre, et jusqu’au Groenland, selon l'institut géologique danois.
La première secousse a été suivie de 49 autres répliques, mais en surface, avant qu’un nouveau séisme, d’une magnitude 7,5, ne frappe dans la matinée le sud-est de la Turquie (près de la ville d'Ekinozu), a rapporté l'institut sismologique américain USGS.
«Il n'est pas possible de faire état du nombre total de morts et de blessés», a déclaré le préfet de la zone touchée, «et les dégâts sont importants». Des deux côtés de la frontière, les gens creusent sans relâche dans les décombres à la recherche de survivants. Selon les experts, il s’agit d’un des séismes les plus dévastateurs de ces 100 dernières années dans la région.
La communauté chrétienne affectée
Le bilan des victimes augmente d’heure en heure, mais on dépasse déjà largement les 2 000 morts.
«La cathédrale s'est entièrement effondrée, le clocher est dangereux», a expliqué par téléphone à Vatican News Mgr Paolo Bizetti, président de Caritas Turquie et vicaire apostolique d'Anatolie basé à Iskenderun, à environ 170 km au sud de l’épicentre. L’édifice datait du 19e siècle. «L'épiscopat et toutes les maisons d'hébergement sont tous inhabitables», constate-t-il. «Dieu merci, il n'y a pas de victimes, rapporte le prélat en parlant de sa région, mais c'est une catastrophe aux proportions considérables».
«Nous avons eu une très grande peur car cela a duré pendant deux minutes, et on ne savait pas quoi faire», décrit Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep, avant d’ajouter que des initiatives d’aide commencent à être organisées, en particulier l’accueil dans des écoles et des églises épargnées par la catastrophe. «Dans le quartier chrétien d'Aziziyé, nous sommes sans nouvelle du père Imad Daher logé dans l'immeuble du patriarcat grec melkite qui s'est effondré», rapporte en revanche un communiqué de L’Œuvre d’Orient.
«Nous sommes sortis en pleine nuit avec les enfants tant les murs de l’immeuble tremblaient. Les meubles et les lits étaient en train de danser. Toute la ville était dans la rue. La population sur l’ensemble du territoire a ressenti le tremblement de terre », témoigne quant à lui Vincent Gelot, directeur de L’Œuvre d’Orient Liban, résidant avec sa famille à Beyrouth témoigne.
«Partout, une aide humanitaire de première urgence s’organise pour déblayer, soigner et retrouver les disparus», explique L’Œuvre d’Orient.
Mais comme cela arrive souvent après un tremblement de terre, de nombreux incendies ont éclaté dans certaines villes, entravant le travail des secouristes, comme en témoignent les photos et les vidéos sur les réseaux sociaux.
Aide internationale
Sur Twitter, le Haut représentant pour la politique étrangère, Josep Borrell assure que ses pensées «vont aux peuples de Turquie et de Syrie. L'UE est prête à aider», ajoute-t-il. Israël, l’Inde, les États-Unis, les Pays-Bas, la Russie et même l’Ukraine ont également proposé d’envoyer des renforts.
Côté italien, Fabrizio Curcio, chef du département de la protection civile italienne, a déclaré être prêt à intervenir, tandis que la Conférence épiscopale a annoncé avoir débloqué 500 000 euros pour la populations. L'alerte au tsunami sur les côtes sud de l'Italie a été levée, a déclaré le département de la protection civile sur la base des données traitées par le centre d'alerte aux tsunamis. Par mesure de précaution, le trafic ferroviaire avait été interrompu à partir de 6h30 sur les lignes au départ de la Sicile, de la Calabre et des Pouilles.
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