La Géorgie, carrefour entre l’Union européenne et la Russie
Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican
Ils sont descendus par dizaines de milliers dans les rues de Tbilissi, la capitale géorgienne, pour dire «non» à un projet de loi de la coalition au pouvoir.
Ce texte de loi prévoyait que les médias ou ONG financés à plus de 20% par des pays étrangers soient obligés de s’enregistrer comme «agent de l’étranger», une manière en somme de contrôler les différentes organisations sur le territoire géorgien. Selon ses détracteurs, ce texte de loi est directement calqué sur celui adopté par le Kremlin en 2012 et depuis utilisé par Moscou pour réprimer les médias et voix critiques.
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, assurait début mars que la Russie n'avait «rien à voir» avec le projet de loi controversé, ajoutant que Moscou «ne s'ingère pas dans les affaires intérieures de la Géorgie».
La société civile comme garde-fou
Au-delà de cette loi, de nombreux Géorgiens s'inquiètent de voir leur gouvernement s'éloigner de leurs aspirations pro-européennes et redoutent une «russification» de leur pays, comme le note Anne Le Huérou, sociologue, maitresse de conférences à l’université Paris Nanterre, spécialiste de la Russie contemporaine et des pays post-soviétique. «Il y a vraiment très peu d’ambiguïtés, dans le contexte de la guerre en Ukraine, et après la guerre de 2008, en ce qui concerne le désir de la société civile d’un rapprochement très fort avec l’Europe», détaille la sociologue.
Le petit pays du Caucase de près de quatre millions d'habitants reste en effet encore marqué par une brève guerre perdue contre la Russie en 2008, après laquelle Moscou a reconnu l’indépendance des régions géorgiennes d’Abkhazie et de d’Ossétie du Sud.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici