Algérie, le retour du régime de la peur?

Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican

Après le départ d’Abdelaziz Bouteflika, resté deux décennies en tant que président de la République algérienne, les manifestations hebdomadaires du Hirak, qui ont réuni entre 2019 et 2021 des millions d’Algériens, ont continué, demandant la mise en place d’une Deuxième République, et le départ des dignitaires du régime.

Une élection présidentielle est organisée mais boudée par une grande partie de la population, car les cinq candidatures retenues ne sont que des personnalités du régime. Finalement le successeur d’Abdelaziz Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune, haut fonctionnaire de carrière est élu en décembre 2019 avec une abstention record.

Eliminer les souvenirs de l’ère Bouteflika

Depuis, pandémie et répression ont eu raison du mouvement Hirak, laissant une grande partie de la population déçue. Le nouveau président a promis une «Algérie nouvelle», mais pour de nombreux Algériens, le pays est muselé et procède à la «débouteflikisation», comme l’explique  Kader Abderrahim, maître de conférence à Sciences Po, auteur du livre Géopolitique de l’Algérie, «tous ceux qui à un moment ou un autre ont bénéficié des largesses de l’ancien président, des milliers de personnes, se sont retrouvés en prison».

En 4 ans, quels changements il y a-t-il eu en Algérie? La réponse de Kader Abderrahim: